Il est 2 heures du matin, le 8 octobre. L’opérateur du réseau estonien Elering remarque que le gazoduc sous-marin Balticconnector, qui approvisionne la Finlande à partir de l’Estonie, subit une forte baisse de pression. De 34,5 à 6 bars en une heure, signifiant que le gaz se déverse dans les eaux du golfe de Finlande, le bras oriental de la mer Baltique, où repose le tuyau. Les vannes du Balticconnector sont rapidement fermées.
Mis en service en 2020, le gazoduc relie ces deux pays de l’Otan et offre à la Finlande et aux pays baltes une plus grande souplesse d’approvisionnement. D’autant plus depuis l’an dernier : la Finlande a cessé d’importer du gaz par gazoduc en provenance de Russie à la suite de l’invasion de l’Ukraine par Moscou, et s’approvisionne principalement en gaz naturel liquéfié (GNL) importé grâce à des nouveaux terminaux. L’Estonie, elle, reçoit du gaz via la Lettonie, connectée au réseau européen de gazoducs et abritant le site de stockage de la région.
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«Force mécanique externe»
Dysfonctionnement, accident, sabotage ? Deux jours après la fermeture des vannes du Balticconnector, le 10 octobre, le gouvernement finlandais annonce que selon les premiers éléments de l’enquête, le gazoduc a probablement été endommagé par une «activité extérieure». Une «force mécanique externe», et non une explosion, pr