Menu
Libération
Vu d'Athènes

Le gouvernement grec fait voter sa loi sur la privatisation des universités

Article réservé aux abonnés
Le texte, qui autorise l’implantation d’universités privées, inquiète les étudiants qui redoutent une hausse à venir du prix des études.
Manifestations d'étudiants, à Athènes, le 8 mars. (Alkis Konstantinidis/Reuters)
par Fabien Perrier, Correspondant à Athènes
publié le 8 mars 2024 à 21h40
(mis à jour le 9 mars 2024 à 1h06)

Assis sur un bout de trottoir près de la place Syntagma, à Athènes, Kostas Megagiannis, 18 ans, avale un sandwich sous cellophane en pensant à la réforme des universités. Les parlementaires sont alors encore en train d’en débattre à la Vouli, le parlement grec ; Kostas et quelques milliers de camarades clament leur opposition à ce texte dans la capitale et d’autres villes du pays. «Il aurait fallu que nous soyons plus nombreux… beaucoup plus nombreux», soupire-t-il. Car, pour lui, c’est tout un symbole de l’ascension sociale en Grèce qui est en train d’être abattu : les universités publiques et gratuites. Vendredi soir, le projet de loi sur l’introduction d’universités privées en Grèce a été adopté avec 159 voix pour, 129 contre et 11 abstentions.

En campagne pour les élections législatives de 2019 comme de 2023, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis (Nouvelle Démocratie, ND, droite conservatrice) avait promis de permettre l’implantation d’universités privées en Grèce et la reconnaissance universitaire de diplômes acquis dans des établissements privés. Il transforme désormais sa promesse de campagne en un texte législatif. Mais, chez les étudiants, la réforme ne passe pas. «Elle est anticonstitutionnelle : l’article 16 de notre Constitution précise que les universités sont publiques», explique Kostas, étudiant en sciences de l’informatique. Il croque de nouveau dans son sandwich et déroule : «si ce texte existe, c’était en hommage à la lutte des étudiants q