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Allemagne

Confinement : le grand cafouillage d’Angela Merkel

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La volte-face de la chancelière sur un renforcement des mesures de confinement avant le week-end de Pâques illustre un peu plus l’impression de désordre dans la gestion récente de la pandémie outre-Rhin.
Angela Merkel lors d'une conférence de presse, à la suite de discussions avec les premiers ministres des Etats allemands, ce mercredi. (Stefanie Loos/AFP)
par Christophe Bourdoiseau, correspondant à Berlin
publié le 24 mars 2021 à 19h01

Angela Merkel a-t-elle encore les capacités à diriger le pays ? A six mois de son départ et après presque seize ans au pouvoir, les Allemands se posent la question après la volte-face de la chancelière dans sa stratégie anti-Covid.

Lors du «sommet Covid» de lundi avec les seize patrons et patronnes des Länder (régions), Merkel avait eu l’idée d’imposer un confinement temporaire strict pour freiner la remontée des infections : la mise «sous cloche» de l’Allemagne à l’occasion d’un week-end pascal prolongé avec des fermetures de magasins, des messes en streaming et une réduction des réunions de famille au minimum.

Face au tollé, la chancelière a tout annulé le lendemain. «Cette idée était une erreur», a-t-elle immédiatement reconnu. «C’est de ma faute et seulement la mienne. […] Je le regrette et je demande pardon aux citoyennes et aux citoyens», a-t-elle déclaré mercredi. Raison invoquée : le plan n’était pas réalisable pour des questions pratiques.

Une erreur qui a coûté beaucoup d’énergie : les négociations ont duré plus de douze heures, de 14 heures à 3 heures du matin. «J’étais devant mon écran pendant des heures en me demandant : qu’est-ce qu’il se passe [à la chancellerie, ndlr] ?», a témoigné Bodo Ramelow, le ministre-président de Thuringe, de gauche radicale Die Linke.

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