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Jeux olympiques

Le Kosovo, drôle de terre de judo

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Jeux Olympiques de Tokyo 2021dossier
Les cinq judokas kosovars engagés à Tokyo viennent du même quartier de Peja et s’entraînent depuis leur enfance avec le même coach, ancien représentant de l’équipe yougoslave.
Le coach de l'équipe de judo kosovare, Driton Kuka devait participer aux Jeux de Barcelone en 1992. Mais l'éclatement de la Yougoslavie et le retrait des athlètes albanophones de l’équipe nationale ont mis un terme brutal à sa carrière, à 19 ans à peine. (Armend Nimani /AFP)
publié le 27 juillet 2021 à 17h48

Rio, 2016. Une petite silhouette en kimono bleu lève les bras au ciel, le regard un peu perdu. Majlinda Kelmendi vient de gagner l’or olympique, la première médaille jamais obtenue par son pays. L’héroïne du Kosovo ne pèse même pas 52 kilos, mais elle a une mission. «Ça dépasse le sport. J’ai combattu pour l’Albanie lors des derniers Jeux de Londres parce que le Kosovo n’était pas encore reconnu par les instances olympiques [il ne l’est que depuis 2014, ndlr]. Aucun problème pour moi : l’Albanie, le Kosovo, ce sont les mêmes gens dans deux pays différents, raconte-t-elle, une fois la cérémonie de remise des médailles achevée. Mais là, sur le podium, j’ai entendu l’hymne kosovar. J’ai vu le drapeau monter vers les cintres. J’ai refusé des millions pour représenter certains pays. Jamais ces millions n’auraient pu me rendre aussi fière et heureuse que je le suis aujourd’hui.» Son retour à Pristina se fait sous les hourras et les feux d’artifice. Son visage s’étale sur les panneaux d’affichage de la capitale, sa ville de Peja coule une statue en kimono à son effigie et on parle d’elle comme d’une future Première ministre.

Cinq ans plus tard, Majlinda Kelmendi a ravalé ses rêves de doublé olympique, battue dès son ent