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Libération
Guerre en Ukraine

Le Kremlin dit que «toute une série de questions» restent à régler pour conclure une trêve avec Kyiv

Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Alors que la Russie a encore temporisé lundi 7 avril sur l’accord de cessez-le-feu avec l’Ukraine, Emmanuel Macron juge que Vladimir Poutine doit arrêter «les faux-semblants».
Vladimir Poutine, le 2 avril 2025. (Vyacheslav Prokofyev/AP)
publié le 7 avril 2025 à 15h50

Le Kremlin a estimé lundi 7 avril que «toute une série de questions» restait à régler pour conclure un accord de cessez-le-feu avec l’Ukraine, au moment où les pourparlers initiés par Washington peinent à aboutir. Vladimir Poutine «soutient l’idée d’un cessez-le-feu mais, avant cela, toute une série de questions reste en suspens», a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Selon Dmitri Peskov, celles-ci concernent en particulier «l’incapacité du régime de Kyiv à contrôler plusieurs groupes extrémistes» et «les projets de militarisation ultérieure» de l’Ukraine.

Après trois ans d’un conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts, Donald Trump ambitionne de mettre fin aux hostilités. Pour cela, il a rompu l’isolement diplomatique imposé à son homologue russe Vladimir Poutine par les Occidentaux après le début de l’offensive en 2022. Son administration fait pression pour une fin rapide du conflit et a pour cela organisé des pourparlers indirects avec des responsables russes et ukrainiens, qui n’ont cependant abouti à aucune percée concrète.

Fin mars, Donald Trump a exprimé une certaine frustration face à la lenteur des négociations, se disant «très énervé, furieux» envers Vladimir Poutine, après que ce dernier eut évoqué l’idée d’une «administration transitoire» en Ukraine, sans son président actuel Volodymyr Zelensky. Sous pression américaine, Kyiv avait accepté une cessation sans conditions des combats, pour trente jours, rejetée depuis par Moscou.

Ne pas tomber «dans le piège des négociations»

La Russie a donné son accord à un moratoire sur les frappes contre les sites énergétiques, bien plus limité, mais les deux belligérants s’accusent mutuellement depuis de le violer. Ceux-ci ont entériné le principe d’une trêve en mer Noire mais le Kremlin a ensuite posé des conditions, notamment la levée de sanctions par les pays occidentaux, qui ne semblent pas être recevables à court terme.

Vendredi 4 avril, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a affirmé que Donald Trump ne tomberait «pas dans le piège des négociations interminables» à propos de ce conflit. «Nous saurons assez vite, dans quelques semaines et non dans quelques mois, si la Russie est quant à elle sérieuse ou non en ce qui concerne la paix», a-t-il prédit.

Discuter de l’accord débattu sur les minerais stratégiques

Ce lundi, c’est Emmanuel Macron qui a jugé «urgent que la Russie cesse les faux-semblants et les tactiques dilatoires et accepte le cessez-le-feu sans condition» proposé par Trump. «Cela fait presque un mois que non seulement la Russie y oppose une fin de non-recevoir, mais qu’elle accroît les bombardements contre les civils avec encore des pertes tragiques il y a quelques jours en Ukraine», a déclaré le président français lors d’une visite au Caire.

«Nous soutenons l’objectif de mettre fin à la guerre, objectif poursuivi par le président Trump, et nous souhaitons une paix solide et durable qui garantisse, vous le savez, la sécurité de l’Ukraine et celle de tous les Européens, a ajouté le président français. C’est pourquoi il est désormais urgent que la Russie cesse les faux-semblants et les tactiques dilatoires et accepte le cessez-le-feu sans condition qui a été la proposition du président Trump, proposition agréée par le président Zelensky à Jeddah le 11 mars dernier.»

L’Ukraine doit envoyer «cette semaine» une délégation à Washington pour discuter de l’accord débattu sur les minerais stratégiques auxquels les Etats-Unis veulent obtenir un accès préférentiel en échange de l’aide fournie à Kyiv depuis le début de l’invasion russe, a annoncé le gouvernement ukrainien. L’équipe ukrainienne aura pour mission de «faire avancer les négociations» sur ce document «stratégique» et comprendra des représentants des «ministères de l’Economie, des Affaires étrangères, de la Justice et des Finances», a expliqué la vice-Première ministre ukrainienne Ioulia Svyrydenko sur X.