Depuis dimanche, une photo fait le tour de la Grèce. C’est celle de Dimitris Lignadis, directeur artistique du Théâtre national grec, contraint à la démission après un scandale de pédocriminalité. Il porte un masque noir sur le visage, un bonnet sombre sur la tête et des menottes aux poignets. Les deux hommes qui l’entourent sont policiers, tout de noir vêtus également. La prise de vue est à l’image de l’affaire : sordide. Dimitris Lignadis, 56 ans, acteur, réalisateur et metteur en scène célèbre, proche du Premier ministre grec, est soupçonné de viols sur mineurs. Il a été placé en garde à vue et devait être auditionné mercredi pour la première fois par la justice. D’après différents médias grecs, il aurait commis de multiples agressions sexuelles sur des enfants. Plusieurs témoignages auraient été recueillis par l’Association des acteurs grecs (SEI) contre lui, mais aussi d’autres artistes. Deux victimes ont déjà porté plainte pour des viols commis en 2010 et 2015, alors qu’elles étaient mineures.
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Ces témoignages s’inscrivent dans un récent mouvement de libération de la parole en Grèce. Il a commencé le 14 janvier quand Sofía Bekatórou, double médaillée olympique de voile, a déclaré publiquement avoir été victime, à 21 ans, d’agressions sexuelles par un haut responsable de la fédération, également membre du parti de droite Nouvelle démocratie (ND) actuellement au pouvoir. Trois ans après son apparition aux Etats-Unis, le #MeToo grec est lancé. Sur Facebook, le Premier minis