C’est une histoire parallèle de la guerre en Ukraine. Celle d’une implication des Etats-Unis, de ses généraux basés en Europe et de ses multiples services de renseignement, dans tous les succès militaires de Kyiv depuis trois ans. Dans une enquête au long cours, le New York Times révèle dans le détail l’ampleur, toujours soupçonnée mais jamais dévoilée, du soutien en matière de renseignement fourni par Washington à l’armée ukrainienne. Pour Adam Entous, l’auteur de l’article et spécialiste des questions de renseignement, c’est un véritable «partenariat» qui a lié pendant près de trois ans haut gradés ukrainiens et américains.
Lors de la première partie de la guerre, le mécanisme est assez simple. Les officiers de renseignement américains localisent des cibles, pudiquement nommées «points d’intérêts», et les Ukrainiens les détruisent. Comme l’indique le chef d’un service de renseignement européen, les Américains «font partie de la chaîne d’exécution». La livraison d’armes de plus en plus sophistiquées, des pièces d’artillerie longue portée aux missiles, est liée à ce processus. Ainsi pour les