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Le Parlement européen adopte le controversé «Pacte sur la migration et l’asile»

Cette réforme, issue d’un compromis difficile entre les députés, va durcir les contrôles des arrivées aux frontières de l’UE et mettre en place un système de solidarité entre Etats membres.
Des membres du Parlement réagissent en tenant une pancarte indiquant «pour une migration humaine» au Parlement européen à Bruxelles, le 10 avril 2024. (John Thys /AFP)
publié le 10 avril 2024 à 18h35

Son adoption faisait peu de doute. Les eurodéputés ont adopté, ce mercredi 10 avril, la vaste réforme de la politique migratoire européenne, fruit d’un difficile compromis sur ce sujet, qui alimente tensions et divisions entre les Vingt-Sept depuis des années. Le Parlement européen a voté en faveur de ce paquet de dix règlements et trois recommandations formant ce «Pacte sur la migration et l’asile», proposés par la Commission européenne en septembre 2020. Il va durcir les contrôles des arrivées aux frontières de l’Union européenne et mettre en place un système de solidarité entre Etats membres.

Ce texte est issu d’un difficile compromis. Soutenu dans l’ensemble par les trois principales familles politiques européennes - PPE (droite), Socialistes et démocrates et Renew Europe (dont fait partie Renaissance), il suscite l’opposition d’une grande partie de l’extrême droite, ainsi que des Verts, de la gauche radicale et de certains socialistes. La session plénière à Bruxelles a même été brièvement interrompue dans la journée par les protestations de militants hostiles à cette réforme.

Le chancelier allemand Olaf Scholz n’a pas attendu pour saluer cette adoption dans un message sur X, estimant qu’il s’agissait d’un «pas historique indispensable». Cette réforme «permet la solidarité entre les Etats européens. Elle limite la migration irrégulière et soulage enfin les pays qui sont particulièrement touchés», écrit le dirigeant.

La réforme, qui avait fait l’objet d’un accord politique en décembre, devra désormais être formellement validée par les Etats membres, probablement à la fin du mois. L’objectif des négociateurs est une adoption finale avant les élections européennes de juin. A côté de cette réforme, qui ne s’appliquera que courant 2026, l’Union européenne multiplie les accords avec les pays d’origine et de transit des exilés (Tunisie, Mauritanie, Egypte) pour tenter de réduire le nombre d’arrivées à ses frontières. Le continent face à une hausse des demandes d’asile, qui ont atteint 1,14 million en 2023, soit leur plus haut niveau depuis 2016, selon l’Agence européenne pour l’asile.