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Libération
Discorde

Le président Javier Milei de retour à Madrid, l’acte II d’un divorce entre l’Espagne et l’Argentine

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La visite du sulfureux chef d’Etat argentin a remis de l’huile sur le feu vendredi, alors que ses propos polémiques tenus il y a un mois, lors d’un premier déplacement dans la capitale, avaient conduit à une quasi-rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.
Le président argentin Javier Milei à Rosario, en Argentine, jeudi 20 juin. (STRINGER/AFP)
publié le 21 juin 2024 à 20h47

Une drôle de scène s’est déroulée vendredi 21 juin dans l’après-midi à la Puerta del Sol, à Madrid, siège de la présidence régionale. La leader conservatrice Isabel Díaz Ayuso, connue pour son inclinaison trumpiste, remet la médaille internationale de la capitale à Javier Milei, le président argentin. Il s’agit d’un honneur réservé à certaines personnalités selon leurs «mérites» – comme ce fut le cas en 2022 pour le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Que trouver à y redire ? En réalité, tout : l’ultralibérale présidente madrilène, qui dit être une admiratrice de Milei, réserve un traitement officiel à celui qui est à l’origine d’une crise diplomatique sans précédents entre l’Espagne et l’Argentine.

Car pour le gouvernement socialiste de Pedro Sánchez, c’est tout l’inverse, Javier Milei est indésirable. «A nos yeux, c’est une visite privée, et l’initiative de Díaz Ayuso est une marque d’absence de loyauté envers l’Espagne», a lancé le numéro 2 de l’exécutif de gauche, Felix Bolaños. Ce dernier a précisé que cette invitation contrevenait aux usages diplomatiques. C’est là le caractère surréaliste de la remise de médaille à Javier Milei, chéri par les ultraconservateurs espagnols et honni par le gouvernement – lequel a convaincu le roi Philippe VI de ne pas le recevoir. Cet événement, qui déchaîne les passions dans les médias, attise les divisions déjà très profondes entre la gauche et la droite espagnoles. Extrêmement gênée par cette situation disruptive, la porte-