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Diplomatie

Le président syrien reçu en France mercredi pour sa première visite en Europe

Ahmed al-Charaa, au pouvoir depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre, sera reçu à l’Elysée par Emmanuel Macron. Le président français assure qu’il rappellera au dirigeant syrien ses «exigences» : la «stabilisation de la région» et «la lutte contre le terrorisme».
Le président syrien, Ahmed al-Charaa, le 10 mars 2025. (Khalil Ashawi/REUTERS)
publié le 6 mai 2025 à 7h28

Une visite sous conditions. L’Elysée a annoncé mardi que le président français recevrait le dirigeant syrien Ahmed al-Charaa, à qui il «redira le soutien de la France à la construction d’une nouvelle Syrie, une Syrie libre, stable, souveraine et respectueuse de toutes les composantes de la société syrienne».

«Cette rencontre s’inscrit dans la continuité de l’engagement historique de la France pour les Syriennes et les Syriens qui aspirent à la paix et à la démocratie», a ajouté la présidence française, assurant qu’Emmanuel Macron rappellerait «ses exigences vis-à-vis du gouvernement syrien, au premier rang desquelles la stabilisation de la région et notamment du Liban, ainsi que la lutte contre le terrorisme».

Paris exige des garanties

Le chef de l’Etat français avait invité dès début février le dirigeant syrien de transition à se rendre en France. Il avait ensuite conditionné fin mars cette invitation à la formation d’un gouvernement syrien inclusif de «toutes les composantes de la société civile» et à des garanties sur la sécurité du pays, tout en jugeant «tout à fait positives» ses premières discussions en ce sens.

Depuis qu’elle a pris le pouvoir en décembre, la coalition islamiste qui gouverne la Syrie, dirigée par Ahmed al-Charaa, tente de présenter un visage rassurant, notamment à l’égard de la communauté internationale qui l’exhorte à respecter les libertés et protéger les minorités. En jeu, la levée des sanctions imposées au pouvoir de Bachar al-Assad.

Massacres d’alaouites et frappes israéliennes

Mais des massacres qui ont fait 1 700 morts, majoritairement alaouites, dans l’ouest du pays en mars, de récents combats avec des Druzes, et des sévices documentés par des ONG, soulèvent des doutes sur la capacité des nouvelles autorités à contrôler certains combattants extrémistes qui leur sont affiliés.

Parallèlement, Israël a récemment intensifié ses frappes en Syrie voisine, dont l’une a visé vendredi un secteur proche du palais présidentiel de Damas. Israël a parlé d’un «message clair envoyé au régime syrien» après les attaques contre la minorité druze pour laquelle les dirigeants israéliens ont pris fait et cause.

Mais la présidence syrienne, qui s’est engagée à protéger toutes les communautés, a dénoncé une «dangereuse escalade», tandis que l’ONU a appelé samedi Israël à cesser «immédiatement» ses attaques en Syrie.