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Justice

Karim Khan, le procureur de la Cour pénale internationale, visé par une enquête, quitte temporairement ses fonctions

Karim Khan prend congé jusqu’à la fin de la procédure menée par les Nations Unies depuis novembre dernier pour «faute présumée» après des accusations de comportement sexuel inapproprié.
Le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, à Paris le 7 février 2024. (Dimitar Dilkoff/AFP)
publié le 16 mai 2025 à 17h44

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, visé depuis novembre par une enquête pour «faute présumée», a temporairement quitté ses fonctions, a indiqué son bureau ce vendredi 16 mai.

«Le procureur a fait part de sa décision de prendre congé jusqu’à la fin de la procédure» - dont la date est encore inconnue - a déclaré le bureau du procureur dans un communiqué. Il s’agit d’une situation sans précédent et la procédure de remplacement n’est pas clairement établie. Mais en l’absence de Karim Khan, qui a nié les accusations, ce sont «les procureurs adjoints [qui] seront chargés de la gestion du bureau du procureur», a ajouté son équipe.

L’organe de surveillance de la CPI avait annoncé en novembre avoir sollicité une enquête externe, menée par des enquêteurs de l’ONU, sur des allégations de «faute présumée» du procureur général, sans donner plus de détails. D’après plusieurs médias, le procureur général de la CPI aurait été accusé de comportement sexuel inapproprié à l’égard d’une membre de son personnel, des suggestions qu’il a déclarées infondées.

La CPI déjà en crise

Le Britannique avait fait les gros titres en mai lorsqu’il a demandé à la CPI d’émettre des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, de l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant et de trois hauts responsables du Hamas.

La CPI, dont le siège est à La Haye, enquête et poursuit les génocides, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le crime d’agression. La juridiction fait face à de nombreuses critiques et est même sous le coup de sanctions américaines. En février, Donald Trump a signé un décret prévoyant des sanctions contre la Cour pénale internationale, accusée selon le tribun d’avoir «engagé des actions illégales et sans fondement contre l’Amérique et notre proche allié Israël». Le texte, diffusé par la Maison Blanche, a interdit notamment l’entrée aux Etats-Unis aux dirigeants, employés et agents de la CPI ainsi qu’aux plus proches membres de leurs familles et à quiconque considéré comme ayant apporté son aide aux travaux d’enquête de la CPI.