Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, visé depuis novembre par une enquête pour «faute présumée», a temporairement quitté ses fonctions, a indiqué son bureau ce vendredi 16 mai.
«Le procureur a fait part de sa décision de prendre congé jusqu’à la fin de la procédure» - dont la date est encore inconnue - a déclaré le bureau du procureur dans un communiqué. Il s’agit d’une situation sans précédent et la procédure de remplacement n’est pas clairement établie. Mais en l’absence de Karim Khan, qui a nié les accusations, ce sont «les procureurs adjoints [qui] seront chargés de la gestion du bureau du procureur», a ajouté son équipe.
L’organe de surveillance de la CPI avait annoncé en novembre avoir sollicité une enquête externe, menée par des enquêteurs de l’ONU, sur des allégations de «faute présumée» du procureur général, sans donner plus de détails. D’après plusieurs médias, le procureur général de la CPI aurait été accusé de comportement sexuel inapproprié à l’égard d’une membre de son personnel, des suggestions qu’il a déclarées infondées.
La CPI déjà en crise
Le Britannique avait fait les gros titres en mai lorsqu’il a demandé à la CPI d’émettre des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, de l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant et de trois hauts responsables du Hamas.
A lire aussi
La CPI, dont le siège est à La Haye, enquête et poursuit les génocides, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le crime d’agression. La juridiction fait face à de nombreuses critiques et est même sous le coup de sanctions américaines. En février, Donald Trump a signé un décret prévoyant des sanctions contre la Cour pénale internationale, accusée selon le tribun d’avoir «engagé des actions illégales et sans fondement contre l’Amérique et notre proche allié Israël». Le texte, diffusé par la Maison Blanche, a interdit notamment l’entrée aux Etats-Unis aux dirigeants, employés et agents de la CPI ainsi qu’aux plus proches membres de leurs familles et à quiconque considéré comme ayant apporté son aide aux travaux d’enquête de la CPI.