A deux mois des élections européennes, nous partons sur les voies ferrées pour raconter cette Europe ferroviaire du quotidien qui lie les nations et les peuples, entre retour en grâce du rail et concurrence de la route ou de l’aérien. Au menu : fret, industrie, histoire, trains de nuit et tourisme. Et à la fin de chaque article, retrouvez notre carnet de voyage sur les rails.
Après s’être paumé dans les sous-sols à peine éclairés des sheds (hangars) de Tour et Taxis, il faut suivre un vague panneau indiquant la «Gare maritime» de Bruxelles. De petits restos, un atelier vélo, un musée des jeux vidéo, avant d’émerger au cœur du majestueux entrepôt royal, un bâtiment dont les briques jaunes et orange font face au canal – lui aussi abrite des restaurants mais également un barbier. En s’éloignant de la voie d’eau, le lieu ferroviaire s’impose. Pas de rail, pas de wagons, pas de marchandises. La gare de triage, refaite avec cachet, a laissé place à une halle à manger enveloppée dans une musique inaudible, dont les menus ressemblent à ceux proposés dans tous les lieux du même genre en Europe – le cookie à 5,50 euros et les «spaghettis 4 fromages» à 14,50 euros. C’est pourtant ce qui fut l’une des plus grandes gares de marchandises de la rég