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Libération
6 000 km en train

Le rail-trip européen de «Libé» (étape 4/5) : de Vienne à Venise, le rêve du train de nuit redevient doucement une réalité

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Délaissé par l’Europe occidentale depuis la fin des années 70, le train de nuit réapparaît dans les politiques ferroviaires nationales et européennes, encouragé par les considérations environnementales. Avec ses 21 lignes, la compagnie publique autrichienne fait figure d’exemple.
Dans un train de nuit de la compagnie autrichienne OBB. (Lageat Perroteau /Hans Lucas / AFP)
publié le 24 avril 2024 à 17h54

A deux mois des élections européennes, nous partons sur les voies ferrées pour raconter cette Europe ferroviaire du quotidien qui lie les nations et les peuples, entre retour en grâce du rail et concurrence de la route ou de l’aérien. Au menu : fret, industrie, histoire, trains de nuit et tourisme. Et à la fin de chaque article, retrouvez notre carnet de voyage sur les rails.

Le train de nuit pour Venise et Zurich entre en gare de Vienne. Deux hommes montent dans le compartiment numéro 5 de la voiture réservée aux moins confortables sièges inclinés. L’un a la trentaine, cheveux coupés court, se met en tee-shirt d’emblée – la température à l’intérieur tranche avec celle sur le quai de la capitale autrichienne ; l’autre a à peu près le même âge, mais plus grand, casquette, casque audio, vêtements noirs, tatouages sur toutes les parties visibles du corps. Après des saluts et sourires polis mais brefs entre trois personnes qui vont passer la nuit ensemble mais ne se connaissent pas, le train démarre. Il est 21 h 39.

Le véhicule sillonne l’Autriche dans l’obscurité. Peu avant minuit, à la gare de Linz, deux Néerlandaises, une mère et sa fille de 25 ans, s’installent à leur tour dans le compartiment pour six, s’allongent sur les places face à face, les pieds près