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Libération
Identitaires et néonazis

Le réveil de la société civile allemande face à une extrême droite de plus en plus radicale et populaire

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Les révélations sur un plan de déportation discuté entre des néonazis, des entrepreneurs et des cadres du parti d’extrême droite relancent le débat sur l’interdiction de l’AfD, en tête des sondages dans l’est du pays.
Manifestation antiraciste mercredi 17 janvier à Berlin. (Christian Mang/AFP)
par Christophe Bourdoiseau, correspondant à Berlin
publié le 18 janvier 2024 à 18h13

Une semaine après les manifestations des agriculteurs et des cheminots, la société civile descend à son tour dans la rue pour protester contre l’extrême droite. Depuis que le site d’enquête «Correctiv» a révélé, mercredi 10 janvier, une réunion conspirationniste à Potsdam entre des néonazis et des cadres de l’AfD (Alternative für Deutschland), les manifestations antifascistes se multiplient dans le pays.

L’affaire, qui confirme une fois de plus que l’AfD est une branche politique des mouvements néonazis allemands, a déclenché le réveil populaire qu’on attendait depuis des mois. Mercredi, 30 000 personnes se sont réunies spontanément à Cologne dans une «alliance contre le racisme». Ce vendredi à Hambourg, les ONG humanitaires, les syndicats et les organisations religieuses ont appelé à «se lever» pour protester «contre l’extrême droite et les réseaux néonazis». D’autres rassemblements sont prévus tout le week-end dans plusieurs grandes villes d’Allemagne.

Au centre de cette réunion conspirationniste, on trouve Gernot Mörig, un ancien dentiste de Düsseldorf et ancien président d’un groupuscule néonazi interdit en 2009 (Heimattreue Deutsche Jugend), qui avait invité des membres influents de l’AfD, dont le conseiller personnel de la présidente du parti, Alice