Depuis six ans et le référendum en faveur du Brexit, les trois jours du Congrès annuel des conservateurs sont l’occasion pour les tories de tout poil de s’en donner à cœur joie dans le «EU bashing», le dénigrement de tout ce qui, de près ou de loin, a trait à l’Europe. Pourtant, lors de l’édition 2022, qui s’est achevée mercredi, une nouvelle position a émergé : l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine aurait rapproché les pays de ce côté-ci de l’Europe, qui doivent présenter un front uni dans leur lutte pour défendre les valeurs démocratiques. Le Royaume-Uni et l’Union européenne ont identifié un ennemi commun et peuvent donc détourner le regard des difficiles négociations post-Brexit pour trouver un nouveau terrain d’entente.
Dans une salle remplie de journalistes et diplomates européens, le ministre des Affaires étrangères, James Cleverly, a foncé dans cette direction. «Il n’y a pas de version du futur où le Royaume-Uni réussirait et l’UE non», assurait-il lundi, avant de passer de la pommade à ses homologues européens. Lors d’une autre conférence, il remarquait que «le ton s’était amélioré». «C’est un bon signe. Je pense qu’on reconnaît maintenant qu’il est dans l’intérêt de tous de résoudre ce problème.» Le problème en question : les modalités de collaboration entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, toujours en désaccord six ans après la victoire des brexiters.