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Libération
Un réchauffement ? Quel réchauffement ?

Le Royaume-Uni valide des centaines de nouvelles exploitations gazières et pétrolières en mer du Nord

En dépit de ses engagements pour l’écologie, le Premier ministre Rishi Sunak a annoncé ce lundi 31 juillet de nouvelles licences pour exploiter les énergies fossiles, entre lutte contre l’inflation, création d’emplois et indépendance énergétique.

Une plateforme pétrolière en mer du Nord, le 13 février 2023. (Bloomberg/Getty Images)
Publié le 31/07/2023 à 10h24

Le gouvernement britannique a promis ce lundi 31 juillet des «centaines» de nouvelles licences d’exploration et d’exploitation pétrolières et gazières en mer du Nord. Alors que le Premier ministre Rishi Sunak s’est engagé à agir de manière «pragmatique et proportionnée» contre le réchauffement climatique, cette nouvelle annonce risque de lui attirer les foudres des organisations écologistes sur le sérieux de ses propos concernant l’environnement.

Le soutien de l’exploitation pétrolière et gazière en Mer du Nord va permettre de soutenir plus de 200 000 emplois, assure Downing Street.

Le gouvernement dévoile en outre deux premiers sites de capture et de stockage de CO2 en Mer du Nord, secteur susceptible de soutenir jusqu’à 50 000 emplois, selon Downing Street. Cette technologie est critiquée par certains écologistes comme pouvant servir d’excuse à la poursuite d’exploitation des énergies fossiles.

«Poutine a instrumentalisé l’énergie»

La déclaration du chef du gouvernement intervient en pleine remise en question, au sein de la majorité conservatrice mais aussi dans l’opposition travailliste, de certaines politiques vertes en raison de leur coût pour les Britanniques confrontés à l’inflation.

Rishi Sunak s’oppose également frontalement aux travaillistes, qui, donnés en tête en vue des prochaines élections générales l’année prochaine, veulent mettre fin à l’exploitation pétrolière et gazière en Mer du Nord. «Nous avons tous été témoins de la manière dont Poutine a instrumentalisé l’énergie, perturbant les approvisionnements et faisant caler la croissance dans des pays du monde entier», a déclaré le chef du gouvernement conservateur dans un communiqué.

«Maintenant plus que jamais, il est vital que nous renforcions notre sécurité énergétique et capitalisions sur cette indépendance pour procurer de l’énergie plus abordable et propre aux foyers et entreprises britanniques», poursuit Sunak. Il ajoute que même quand le Royaume-Uni aura atteint son objectif neutralité carbone en 2050, un quart de ses besoins en énergie proviendra du pétrole et du gaz.

Le Royaume-Uni subit en tout cas les effets du réchauffement. Un rapport des services météorologiques a averti cette semaine que les températures record de l’été 2022, où les 40°C ont été dépassés, paraîtraient «fraîches» d’ici à la fin du siècle.