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Analyse

L’économie du Royaume-Uni plombée par le Brexit

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Boris Johnson laisse derrière lui une économie sinistrée. Inflation galopante, croissance en berne, exportations vers l’UE ralenties : dix-huit mois après la sortie de l’Union, nombreux sont les indicateurs à avoir viré à l’écarlate.
Des camions font la queue à l'entrée du port de Douvres, en février. (Glyn Kirk/AFP)
par Elise Da Silva Griel
publié le 7 juillet 2022 à 20h59

«La nourriture sera moins chère. L’énergie et les carburants seront moins chers. Les impôts seront moins élevés», claironnaient en 2016 les conservateurs Douglas Carswell et Daniel Hannan pour convaincre leurs compatriotes des bienfaits économiques d’une sortie de l’Union européenne. Raté. Un an et demi après la sortie effective de l’UE et six ans après le référendum sur le Brexit, le Royaume-Uni est confronté à un taux d’inflation de 9,1 %, le plus important qu’il ait connu depuis quarante ans. Il devient ainsi le pays du G7 où la récente hausse des prix est la plus importante.

En mai, les tarifs des logements ont augmenté de 19,4 %, ceux des transports de 13,8 % et ceux des produits alimentaires de 8,6 %, selon l’Office for National Statistics, l’organisme gouvernemental d’études statistiques sur le pays. Mais le réel coup de massue est intervenu le 1er avril avec le bond de 54 % du prix du gaz et de l’électricité. Selon une étude réalisée par le think tank britannique indépendant Resolution Foundation, cette hausse inédite risque de placer 2,5 millions de ménages anglais en situation de précarité énergétique.

Perspectives moroses

Face à la hausse continue du coût de la vie depuis l’été dernier, les mouvements sociaux se sont enchaînés. Dès la mi-février, des milliers de Britanniques étranglés financièrement ont défilé dans les rues de Londres pour demander plus de pouvoir d’achat. Une requête également au cœur de la plus grande grève de cheminots depuis trois décennies qui a affecté le p