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Analyse

L’économie russe restera-t-elle une «grosse bête résiliente» pour longtemps ?

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En réorientant ses flux commerciaux, en se tournant vers une économie de guerre et en creusant le déficit, Moscou tente de rester à flot, même si les difficultés s’accumulent.
Devant la raffinerie de pétrole de Riazan, en Russie, le 13 mars. (Ryumin Alexander/Tass. Abacca)
publié le 15 mars 2024 à 6h54

Dix ans après l’annexion de la Crimée, deux ans après l’invasion de l’Ukraine, malgré l’explosion des dépenses militaires et l’avalanche de sanctions occidentales contre Moscou, l’économie russe résiste. Avec une certaine insolence, si l’on s’en tient aux indicateurs classiques et aux statistiques officielles : une croissance de 3,6 % en 2023. Un taux de chômage au plus bas, à moins de 3 %. Une dette extérieure réduite de 46 à 32 milliards de dollars (42 à 33 milliards d’euros). Largement prédit au printemps 2022, l’effondrement de l’économie russe ne s’est pas produit.

«Depuis que le Kremlin a envoyé des chars en Ukraine en 2022, la Chine a remplacé l’Union européenne en tant que premier partenaire commercial et fournisseur de technologie de la Russie, tandis que, sur le plan intérieur, l’augmentation des dépenses militaires a fortement stimulé l’économie dans son ensemble», résume l’ancienne conseillère à la Banque centrale de Russie Alexandra Prokopenko, dans un article publié par le site d’information économique The Bell, dans lequel elle dépeint l’économie russe en «grosse bête résiliente».

Premier fournisseur de pétrole à la Chine

Ces deux dernières années, Moscou a procédé à des réorientations majeures de ses flux commer