C’est avec un sentiment d’extrême lassitude et de défiance envers leur classe politique que les Portugais se rendent aux urnes ce dimanche 18 mai. «Les débats électoraux ont eu moins d’audience que jamais et les gens veulent un gouvernement stable et durable, estime l’analyste Nuno Magalhães. Ils sont fatigués de leurs partis, de leurs dirigeants, de leurs querelles de chapelle.» L’usure électorale laisse des traces. «On était pendant longtemps le champion de la stabilité en Europe, et aujourd’hui, on est en tête de son contraire. Et les Portugais en ont assez !» renchérit l’éditorialiste João Miguel Tavares dans le quotidien portugais Público. Et pour cause : pas moins de cinq législatives se sont tenues depuis 2015, dont trois au cours de ces quatre dernières années.
La dernière en date, en mars 2024, s’est brutalement interrompue il y a deux mois, lorsque le Premier ministre conservateur Luís Montenegro a été contraint à la démission après un vote de confiance perdu. Le motif : l’implication du leader de droite dans un