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Libération
Fin de campagne

Législatives au Portugal : le leader de l’extrême droite contraint de se mettre en retrait après deux malaises en 48 heures

André Ventura, 42 ans, dirigeant du parti d’extrême droite Chega («Assez»), troisième force politique du pays, abandonne la campagne à trois jours des législatives anticipées prévues dimanche 18 mai.
Le leader du parti d'extrême droite Chega, Andre Ventura, prononce un discours lors d'un meeting de campagne à Braga, dans le nord du Portugal, le 8 mai 2025. (Migual Riopa/AFP)
publié le 16 mai 2025 à 8h46

Le leader de l’extrême droite portugaise, André Ventura, a été hospitalisé jeudi soir après avoir été victime d’un malaise lors d’un meeting de campagne à Odemira, au sud du pays. Il a annoncé ne pas pouvoir honorer ses derniers engagements de campagne, avant des législatives anticipées prévues dimanche 18 mai au Portugal, rapporte le quotidien portugais Diario De Noticias.

Ancien commentateur de football âgé de 42 ans, il est connu pour son franc-parler et son style brutal. Il a fait de son parti populiste et anti-immigration la troisième force politique du pays.

Un bon score attendu dimanche pour Chega

«Le diagnostic laisse penser qu’il s’agit d’un spasme œsophagien», a-t-il déclaré. «Je suis vraiment désolé, mais je ne pourrai pas poursuivre mes activités demain. Je vais essayer de soigner mon œsophage. Je veillerai à ce que cela n’affecte pas la campagne électorale».

Mardi 13 mai, il avait déjà été victime d’un malaise qui avait conduit à une hospitalisation. Les médecins avaient déjà diagnostiqué un spasme œsophagien causé par un reflux gastrique et une forte tension artérielle.

La campagne électorale pour les législatives au Portugal s’achève ce vendredi, à deux jours d’un scrutin où le Premier ministre sortant, Luis Montenegro de la droite modérée, fait figure de favori, mais sans savoir s’il sera en mesure de former un gouvernement plus stable que celui qu’il a dirigé pendant un an.

Démission du Premier ministre après une motion de défiance

Accusé par ses détracteurs de conflit d’intérêts dans une affaire portant sur les activités de sa société de conseil, ce juriste de 52 ans a démissionné en mars dernier après avoir déposé une motion de confiance vouée à l’échec, provoquant dans la foulée la convocation de ces législatives anticipées, les troisièmes en trois ans.

Lors des élections de dimanche, le jeune parti d’extrême droite Chega («Assez») pourrait recueillir 17,6 % des voix, soit quasiment le même score qu’aux élections de mars 2024, et ainsi consolider son statut de troisième force politique du pays. Lors du scrutin de mars 2024, le parti d’extrême droite avait particulièrement séduit les jeunes : il avait plébiscité par les 18-34 ans, qui l’ont choisi en deuxième position, juste après la droite traditionnelle.

La coalition gouvernementale de droite modérée, l’Alliance démocratique (AD), est créditée de 32,2 % des intentions de vote, contre 26,5 % pour le Parti socialiste (PS), selon un agrégateur de sondages de la Radio Renascença. Luis Montenegro risque donc de se retrouver à nouveau à la tête d’un exécutif minoritaire, pris en tenaille entre le PS, qui a été au pouvoir de 2015 à 2024, et l’extrême droite, avec laquelle il refuse de gouverner.

Durcissement de la politique migratoire

Si l’immigration et les soupçons pesant sur le Premier ministre sont des thèmes porteurs pour l’extrême droite, Chega a lui aussi connu des affaires embarrassantes, comme celle du député de l’archipel des Açores accusé de voler des valises sur les tapis roulants des aéroports.

Le gouvernement de Luis Montenegro a durci la politique migratoire du pays, qui était devenue une des plus ouvertes d’Europe sous les socialistes. Entre 2017 et 2024, le nombre d’étrangers vivant au Portugal a quadruplé, atteignant environ 15 % de la population totale.