Menu
Libération
4 à la suite

Législatives en Albanie : victoire du camp pro-européen du Premier ministre Edi Rama

Le chef du gouvernement depuis 2013 est assuré de rester en poste. Les résultats des élections attendent encore la comptabilisation des votes de la diaspora mais affichent largement en tête le Parti socialiste avec plus de 52 % des voix devant les 34 % de l’opposition du démocrate Sali Berisha.
Le Premier ministre albanais Edi Rama, chef du Parti socialiste, vote lors des élections législatives à Tirana, Albanie, 11 mai 2025. (Florion Goga/REUTERS)
publié aujourd'hui à 10h55

C’est reparti pour un (quatrième) tour. Le Parti socialiste du Premier ministre albanais, favori des législatives du 11 mai, a remporté plus de 52 % des voix, selon les résultats officiels publiés mardi 13 mai à minuit par la commission centrale électorale, offrant à Edi Rama un quatrième mandat inédit à la tête du pays. D’après les résultats portant sur la totalité des bureaux de votes albanais, le parti au pouvoir devance de loin la coalition pour une «Grande Albanie» de son rival conservateur, l’ancien président Sali Berisha, avec 34 % des voix, selon les chiffres de la commission électorale.

Les voix de la diaspora doivent encore être comptabilisées, mais selon les premiers dépouillements des votes des Albanais de l’étranger, Edi Rama y arrive aussi largement en tête. D’après les projections de voix, les socialistes pourraient obtenir plus de sièges qu’en 2021 - ils en avaient alors reporté 74, et les démocrates 59. Une quarantaine de partis étaient en lice dimanche, avec à la clé 140 sièges à l’assemblée pour un mandat de quatre ans.

Contestations

Les retards dans le dépouillement des votes de la diaspora ont été attribués par la commission électorale aux plaintes portées par l’opposition concernant les voix des Albanais résidant en Grèce qui, selon elle, «seraient manipulées par des sympathisants socialistes». Le groupe DHL, qui a assuré la logistique du transport, a déclaré de son côté disposer des signatures de tous les électeurs résidant en Grèce.

L’ancien président Sali Berisha, leader du parti démocratique (conservateur) a dénoncé mardi des «irrégularités» lors du scrutin et accusé les socialistes de pressions, de fraudes et d’achat de voix, laissant entendre que son parti pourrait ne pas reconnaître les résultats des élections. «Impossible de se réconcilier avec de telles élections. Non, oubliez ça», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Il a appelé à une manifestation de l’opposition vendredi - au moment où des dizaines de chefs d’Etat européens sont attendus à Tirana pour le sommet de la Communauté politique européenne.

Europhile

L’élection était scrutée de près par l’Union européenne et considérée comme un test de la maturité démocratique de ce pays des Balkans, de loin le plus europhile de la région, sous le joug pendant des décennies d’une des dictatures les plus fermées au monde.

«Selon les premières conclusions et constatations de la Mission d’observation des élections de l’OSCE /BIDDH [l’institution chargée de la promotion des droits de l’homme, ndlr], les élections ont été gérées de manière généralement inclusive et transparente, la journée électorale étant calme et bien organisée, malgré certaines lacunes», ont affirmé mardi soir dans un communiqué Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne, et Marta Kos, commissaire chargée de l’Elargissement.

Sans attendre les résultats officiels, la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a félicité en début de soirée Edi Rama «pour sa reconduction à la tête du gouvernement albanais». Le président ukrainien Volodymyr Zelensky l’a également félicité, tout comme le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et son homologue britannique Keir Starmer.