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Leonid Volkov : trois personnes arrêtées en Pologne, après l’agression de l’ex-bras droit d’Alexeï Navalny

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a annoncé ce vendredi 19 avril l’arrestation des deux auteurs et du commanditaire présumés de l’agression commise en mars contre Leonid Volkov, un opposant russe en exil.
Leonid Volkov dans une ambulance après avoir été attaqué devant son domicile à Vilnius. (@teamnavalny/AFP)
publié le 19 avril 2024 à 10h50
(mis à jour le 19 avril 2024 à 12h07)

L’ex-bras droit d’Alexeï Navalny, Leonid Volkov, avait été frappé «environ quinze fois» devant son domicile à Vilnius. Un mois après les faits, «un Bélarusse travaillant pour les Russes, qui a chargé deux Polonais de l’attentat (...) a été placé en détention», a déclaré ce vendredi 19 avril le Premier ministre polonais, Donald Tusk, sur X (ex-Twitter). Quelques heures plus tôt, le président lituanien avait annoncé que les deux agresseurs présumés de l’attaque avaient été arrêtés en Pologne.

«Je remercie la République de Pologne pour le travail qu’elle a accompli, et nous en avons discuté avec le président polonais, que j’ai remercié pour son excellente coopération», a ajouté Gitanas Nauseda devant la presse, selon la radio-télévision publique lituanienne LRT. Le chef de l’État a aussi révélé que les agresseurs présumés allaient être expulsés vers la Lituanie. «Si tout se passe comme nous l’espérons, nous devrions voir ces deux détenus en Lituanie au mois de mai», a confirmé le chef du bureau des procureurs de Vilnius.

Selon la même source, les deux suspects ont été arrêtés le 3 avril à Varsovie. «Il s’agit de deux citoyens polonais», a assuré le chef du bureau des procureurs, ajoutant que Leonid Volkov avait été attaqué «en raison de ses activités politiques et de ses opinions». Lors d’une conférence de presse commune, la police et le parquet ont cependant refusé de dire s’ils disposaient de preuves permettant d’établir que l’agression était liée aux services spéciaux russes.

Une attaque «choquante»

De son côté, Leonid Volkov s’est réjoui de l’arrestation sur Telegram. «Je ne connais pas encore d’autres détails, mais je peux dire que j’ai vu avec quelle énergie et quelle persévérance la police lituanienne a travaillé sur cette affaire au cours du mois dernier, et je suis très heureux que ce travail ait porté ses fruits», a écrit l’opposant russe en exil ce vendredi.

L’agression avait eu lieu le 12 mars dans la soirée. Alors qu’il se trouvait à proximité de sa maison, Leonid Volkov avait été violemment attaqué par un homme, qui l’avait frappé à plusieurs reprises avec un objet contondant. Une agression probablement «organisée par la Russie», avait à l’époque affirmé Vilnius, qui avait condamné une attaque «choquante».

A 43 ans, Leonid Volkov est l’une des principales figures de l’opposition russe. Aujourd’hui en exil à Vilnius, il est l’ancien chef de cabinet d’Alexeï Navalny, mort le 16 février dans une colonie pénitentiaire de l’Arctique où il purgeait une peine de 19 ans de prison pour «extrémisme». Après l’annonce de sa mort, Leonid Volkov avait promis que l’équipe de l’ennemi numéro 1 du régime «n’abandonnerait pas» car «le bien l’emporte toujours sur le mal».

Une «éventuelle tentative d’assassinat» contre Zelensky

L’arrestation de ces trois personnes intervient juste après l’annonce, jeudi, de l’interpellation en Pologne d’un homme soupçonné d’aider le renseignement russe à préparer un attentat contre Volodymyr Zelensky. Le suspect, un ressortissant polonais, avait pour tâche de «collecter et fournir des informations aux services de renseignement militaire» russes, et de les aider «à planifier une éventuelle tentative d’assassinat (...)» contre le président ukrainien, selon un communiqué du parquet polonais.

Rappelant cette arrestation, Donald Tusk a tenu à insister ce vendredi sur X : «Aucune indulgence pour les collaborateurs des services russes. Nous brûlerons au fer rouge toute trahison et toute tentative de déstabilisation».

Mis à jour : à 12h07, avec davantage d’éléments de la police polonaise.

Mis à jour : à 17h33, avec les déclarations de Donald Tusk et l’interpellation d’un homme suspecté d’aider le renseignement russe à préparer un attentat contre le président ukrainien.