«Honnête, modeste, joyeux et courageux. C’est ainsi qu’Andreï restera dans la mémoire des parents, voisins, amis et camarades de classe», écrit le site d’information de la région de Kourgan, 1 700 kilomètres à l’est de Moscou, Ura.ru. Andreï Semenov est mort à 20 ans, alors qu’il conduisait un véhicule militaire à Skibin, village situé à l’entrée de la ville de Brovary, non loin de Kyiv. Il est décédé le 23 mars, il a été enterré le 5 avril. Comme en témoignent les centaines de dépêches qui fleurissent sur le web russe toutes les heures, Andreï a été enterré avec les honneurs des élus locaux. Le jeune homme a été médaillé à titre posthume, une façon de signifier à la famille qu’il est mort pour le bien de la patrie. Pour chaque soldat tué et reconnu par l’Etat, les familles reçoivent 7 millions de roubles, près de 76 000 euros.
Ces dépêches se ressemblent toutes, comme si les journalistes du pays entier s’étaient coordonnés. Une attitude qui s’explique par le fait que peu d’informations sont livrées à ces médias par l’armée russe. Ces hommes dont la mort est annoncée en quelques lignes viennent de toute la Russie, mais majoritairement des régions frontalières de l’Ukraine et du Caucase. Rares sont ceux qui viennent de Moscou ou Saint-Pétersbourg où les perspectives professionnelles sont plus attirantes qu’en région. On échappe aussi plus facilement au service militaire quand on vient d’une grande ville… Plus de 1 350 soldats russes sont morts en Ukraine, selon les chif