Les hennissements se mêlent aux klaxons. Presque chaque dimanche à l’aube, des routes siciliennes se métamorphosent en hippodrome improvisé. Deux calèches de courses foncent de chaque côté de la ligne blanche. Les coups de fouet claquent. Les jockeys hurlent. Tous veulent finir premier, rafler la mise – les sommes se comptent en centaines de milliers d’euros. Une horde de scooters poursuit, sur un kilomètre, les chevaux attelés qui s’affrontent en duel. Les téléphones filment chaque seconde. Les vidéos de courses illégales, souvent similaires, inondent les réseaux sociaux sur fond de rap napolitain.
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Le claquement des sabots sur l’asphalte résonne comme une musique régulière depuis plusieurs décennies à Catane, ville portuaire de l’est de la Sicile. Posséder un cheval est synonyme de respect des traditions et d’ascension sociale au sein de Cosa Nostra. Pour la principale mafia de l’île, qui organise ces paris, il s’agit aussi d’afficher son emprise.