A qui le tour ? Qui seront les prochains militaires franquistes à sortir de leurs glorieux sépulcres ? La réponse se trouve certainement entre les murs de l’alcazar de Tolède, imposant bâtiment surmonté de quatre tours immenses qui domine l’ensemble de la ville castillane, au sud de Madrid. Ce même alcazar («forteresse», en arabe) qui, même s’il est devenu le musée de l’Armée, n’a cessé d’être un symbole de la dictature franquiste. Assiégés par les combattants républicains entre juillet et septembre 1936, les insurgés nationalistes qui s’y étaient retranchés avaient été sauvés par les troupes de Franco, lequel avait fait du lieu un symbole de ses quarante ans de dictature.
Deux officiers franquistes se trouvent dans l’une des cryptes de l’alcazar. Le premier est le général José Moscardó, qui avait pris le commandement des militaires ralliés au putsch des 17 et 18 juillet 1936, appuyant ainsi l’insurrection de Franco. En 1948, huit ans avant sa mort, il reçut le titre de comte. Le deuxième est le lieutenant général Jaime Milans Del Bosch. L’homme, qui combattit dans la division Azul – corps de volontaires espagnols créé par Franco en 1941 et mis à la disposition de l’Allemagne nazie –, appuya le coup d’Etat avorté de février 198