Faut-il ou non accorder la grâce à des dirigeants politiques catalans ayant tenté de provoquer un divorce de façon unilatérale avec l’Espagne et qui sont aujourd’hui lourdement condamnés par la justice ? Les sondages montrent qu’environ trois quarts des Espagnols y sont défavorables. A droite, ce rejet est spécialement fort et se traduira ce dimanche par une grosse manifestation à Madrid, autour de la place Colomb, kilomètre zéro symbolique de l’orgueil patriotique, hérissée d’un immense étendard national jaune-rouge. «C’est la plus grande trahison du peuple espagnol de notre histoire récente», tempête Cuca Gamarra, la porte-parole à l’Assemblée du groupe de la principale formation de l’opposition conservatrice, le Parti populaire (PP).
Tout le monde prend en effet pour argent comptant le fait que le président du gouvernement socialiste, Pedro Sánchez, s’apprête à accorder la grâce à douze dirigeants séparatistes catalans condamnés par la justice à des peines allant de neuf à treize ans de prison pour «malversation» et «sédition» : il leur est reproché d’avoir organisé le référendum d’autodétermination illégal d’octobre 2017 et promu des lois régionales «contre l’ordre constitutionnel» et préparant une indépendance, alors même que