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«Les objectifs de Moscou n’ont pas changé» : en Ukraine, la peur d’être pris au piège de la rencontre Trump-Poutine

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Le chef d’Etat ukrainien, Volodymyr Zelensky, redoute que le pire scénario n’émerge du sommet entre les présidents des Etats-Unis et de la Russie, qui doit se tenir vendredi 15 août en Alaska, mais se dit prêt à résister à la «pression».
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, accueilli par le chancelier allemand Friedrich Merz, à Berlin, mercredi 13 août. (John Macdougall/AFP)
par Kristina Berdynskykh, Correspondante à Kyiv et Antoine Goullin
publié le 13 août 2025 à 16h26

Lorsque qu’il a raccroché le combiné après sa conversation téléphonique avec le président américain, le 6 août, Volodymyr Zelensky voulait croire que les perspectives de paix devenaient de plus en plus réelles. Donald Trump l’avait appelé pour discuter des résultats de la visite à Moscou de son envoyé spécial, Steve Witkoff, et il semblait que la Russie était enfin prête à faire un premier pas : un cessez-le-feu. C’était la première fois que le Kremlin envoyait un tel signal. «Tout le monde, lors de cet appel, était enthousiaste de constater ce changement de pied», a reconnu Zelensky lors d’une rencontre à Kyiv mardi 12 août avec un groupe de journalistes, dont la correspondante de Libération.

Mais il est apparu ensuite que la Russie posait ses conditions. «Witkoff a dit qu’il fallait des concessions territoriales des deux côtés et que, probablement, Poutine voudrait que nous quittions le Donbass», explique le président ukrainien lors de cette rencontre. Kyiv contrôle encore environ 30 % de la région de Donetsk que la Russie tente de conquérir depuis 2014, soit environ 9 000 km². La situation sur ce front s’est fortement dégradée ces derniers jours, notamment autour de Pokrovsk, mais aussi près de Dobropillia, où les troupes russes avancent rapidement.

Cessez-le-feu inconditionnel

Une progression rapide qui complique la position ukrainienne,