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Tankers

Les pétroliers fantômes russes, une flotte qui défie l’Occident

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La Russie contourne les sanctions grâce à une armada de bateaux rouillés, immatriculés dans des pays exotiques et mal assurés. Ils font peser un risque grandissant de marée noire sur les côtes européennes.
Le pétrolier «Eagle S», soupçonné d’être un tanker fantôme russe, près du port de Kilpilahti en Finlande, le 13 janvier. (Vesa Moilanen/Lehtikuva. Sipa)
publié le 9 février 2025 à 16h41

De l’Arctique au détroit de Malacca, de la Manche à l’Inde, une flotte fantôme sillonne les mers. Derrière ce nom un brin romantique, ni pirates, ni légendes mais des pétroliers rouillés aux pavillons exotiques qui acheminent le pétrole russe à ceux qui continuent à en acheter malgré les sanctions internationales. Ces bateaux sont nombreux : les estimations vont d’environ 600 à plus de 1 000 navires, soit 13 à 21% de la flotte mondiale de tankers. Dans tous les domaines, ils naviguent, au mieux, à la frontière de l’illégalité. Leurs assurances sont bidon, voire inexistantes. L’identité de leur vrai propriétaire est masquée par des successions de sociétés écrans. Les rares inspections réalisées dans les ports décèlent généralement d’importants problèmes de sécurité sur des bateaux qui dans un autre contexte auraient été envoyés à la décharge.

Le phénomène n’est pas nouveau : l’Iran et le Venezuela utilisent des pétroliers de ce genre depuis des années pour vendre leur pétrole sous le manteau. Mais depuis que la Russie a commencé à y avoir recours à son tour, au début de la guerre en Ukraine et surtout après l’entrée en vigueur des