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Libération
Reportage

Les «sorcières de Boutcha», gardiennes du ciel ukrainien

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Issues des villes martyres autour de Kyiv, de nombreuses femmes se sont engagées dans la défense antiaérienne pour participer à l’effort de guerre et pallier le manque d’hommes, de plus en plus pressant.
Katia, nom de guerre «Calypso», le 16 septembre. (Jędrzej Nowicki/Libération)
publié le 26 septembre 2024 à 17h23

Le ciel est d’encre, le fond de l’air feutré et capiteux. Une lune orange éclaire les cimes de pins, et se reflète sur les parois des abris militaires, qui paraissent éclairés de l’intérieur. Tetiana tend l’oreille. Pendant que ses camarades dorment à tour de rôle, elle monte la garde, en cette nuit de septembre, dans le petit camp de base au cœur de la forêt. Au mois de mai, cette native de la région de Kyiv de 41 ans a rejoint une unité de défense antiaérienne, au sein de la Formation des volontaires locale (DFRG) de Boutcha, des citoyens ordinaires de cette banlieue nord de Kyiv qui ont pris les armes en février 2022 pour tenir tête à l’envahisseur russe. Depuis, Tetiana alterne – trois jours de vie civile, en costume d’administratrice de la Compagnie des eaux, vingt-quatre heures en treillis, mitraillette au poing, à guetter et abattre les drones russes dans le ciel ukrainien.

La Russie, qui pilonne l’Ukraine depuis deux ans et demi, a massivement recours