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Libération
Guerre Hamas-Israël

L’Espagne et l’Irlande demandent à la Commission européenne d’enquêter sur le respect par Israël des droits humains à Gaza

Guerre au Proche-Orientdossier
Dans une lettre adressée à Bruxelles, Madrid et Dublin réclament d’examiner «de manière urgente» si Israël remplit bien «ses engagements» de respect des droits humains à Gaza. Dans le cas contraire, les deux pays réclament des mesures.
Des personnes inspectent les dégâts causés par les bombardements israéliens sur les décombres d'une mosquée à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 12 février 2024. (Mohammed Abed/AFP)
publié le 14 février 2024 à 15h06

L’Espagne et l’Irlande ont demandé à la Commission européenne d’enquêter «urgemment» sur le «respect» par Israël des droits humains à Gaza, a annoncé ce mercredi 14 février le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, sur X (ex-Twitter). «Devant la situation critique à Rafah», dans le sud de la bande de Gaza, les gouvernements espagnol et irlandais ont envoyé une lettre à la Commission européenne pour lui demander d’examiner «de manière urgente si Israël remplit ses engagements de respecter les droits humains à Gaza», affirme dans ce message le Premier ministre socialiste.

La lettre à la Commission, publiée sur le site de La Moncloa (la présidence du gouvernement espagnol), précise que «devant la situation insoutenable à Gaza et face au risque d’une catastrophe humanitaire encore plus importante en raison de l’intensification de l’opération militaire israélienne contre Rafah», Dublin et Madrid demandent à la Commission «une évaluation urgente de l’accord d’association» entre l’Union européenne et Israël. Le but de cette «évaluation» par la Commission, poursuit la lettre, est de vérifier «si les points essentiels de la relation en matière de droits humains et principes démocratiques sont respectés». A Gaza, plus d’un million de Palestiniens réfugiés sont menacés d’une invasion par l’armée israélienne.

«Une responsabilité pour les violations du droit international»

Les deux pays demandent ainsi «que le Conseil de l’UE prenne les mesures adéquates au cas où il serait conclu qu’Israël ne respecte pas les engagements auxquels il a souscrits». A Bruxelles, une porte-parole de la Commission, Arianna Podesta, a confirmé que l’organe exécutif de l’UE avait bien reçu la missive, ajoutant que la Commission allait «l’étudier». «De toute évidence, nous n’avons rien à ajouter pour l’instant», a-t-elle conclu. Une autre porte-parole, Nabila Massrali, a indiqué que la Commission «[exhortait] toutes les parties, quand il s’agit d’Israël, à respecter le droit international». «Il doit y avoir une responsabilité pour les violations du droit international», a-t-elle ajouté.

Mettant en avant «l’importance d’assurer la protection permanente des civils en conformité avec le droit humanitaire international», la porte-parole a fait savoir que l’Union européenne transmettait ce message «de manière bilatérale dans ses contacts avec les autorités israéliennes». Sans pouvoir faire de commentaires, à l’heure actuelle, sur la manière dont ce thème s’inscrit dans le cadre de l’accord d’association qui unit l’UE à Israël.

Dans son message sur le réseau social, Pedro Sánchez a tenu à rappeler «l’horreur du 7 octobre», et demander «la libération de tous les otages et un cessez-le-feu immédiat qui puisse faciliter l’accès de l’aide humanitaire nécessaire de manière urgente». 130 otages sont toujours détenus par le Hamas à Gaza. En représailles à l’attaque sanglante du mouvement islamiste, Israël a juré de «détruire» le Hamas, et déclenché une offensive militaire d’envergure qui a fait au moins 28 473 morts à Gaza, en grande majorité des civils, selon le dernier bilan (invérifiable) du ministère de la Santé du Hamas.