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Démantèlement

L’Europe de l’est déboulonne à la chaîne les monuments soviétiques

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, la Pologne et les pays baltes ont entrepris de démanteler les statues et les stèles à la gloire de l’Armée rouge. Au risque de creuser le fossé avec les communautés russophones.
Jeudi à Riga, lors de la démolition de l'obélisque qui rendait hommage aux soldats de l'Armée rouge. (Ints Kalnins/Reuters)
publié le 28 août 2022 à 11h09

La flèche de béton de 79 mètres, taillée en forme d’étoile à son sommet, a vacillé lentement avant de s’effondrer avec fracas dans les eaux de l’étang. De l’autre côté du parc d’Uzvaras, à Riga, les spectateurs ont applaudi avec enthousiasme. Jeudi, le «monument aux libérateurs de Riga et de la Lettonie soviétique» qui dominait la capitale depuis 1985, quand l’Etat balte faisait encore partie de l’URSS, s’est écroulé sur décision du gouvernement. Les grandes statues de soldats en bronze construites à sa base avaient été mises à terre la vieille par des engins de chantier.

Depuis le printemps, les pays baltes et la Pologne font table rase de l’héritage soviétique et communiste. Les monuments élevés à l’époque de l’URSS et du bloc de l’est pour commémorer la victoire de 1945, la «libération» par l’Armée rouge des territoires occupés par l’Allemagne nazie, et les soldats tués au combat disparaissent les uns derrière les autres. Débattue depuis des années, leur présence dans l’espace public est devenue insupportable avec l’invasion russe de l’Ukraine, qui a doté ces statues d’une nouvelle signification. «Nous faisons l’expérience de l’histoire de nos propres yeux, affirmait Karol Nawrocki, le directeur de l’Institut de mémoire nationale polonaise en mars. Vêtus des uniformes de la Fédération de Russie, avec Lénine et Staline dans leurs têtes et dans leurs cœurs, les soldats russes “libèrent” l’Ukraine en tuant des femmes et des enfants.»

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