Viktor Orbán a franchi une ligne rouge en faisant adopter, le 15 juin, par un Parlement à sa botte, une loi ouvertement homophobe assimilant de facto l’homosexualité à la pédophilie… Jusque-là plutôt précautionneuse lorsqu’il s’agissait de dénoncer les innombrables dérives autoritaires du Premier ministre hongrois, l’Union européenne, en tout cas une forte majorité de ses pays membres, semble cette fois décidée à durcir le ton. Il est probable que le sujet s’invite au Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement qui s’ouvre ce jeudi à Bruxelles. «Ce n’est pas formellement à l’ordre du jour, mais plusieurs dirigeants, notamment Xavier Bettel pour le Luxembourg, Alexander de Croo pour la Belgique et Mark Rutte pour les Pays-Bas veulent profiter de ce sommet pour dire son fait à Viktor Orbán», explique un porte-parole du Conseil européen.
Ainsi, la Belgique est à l’origine d’un texte de condamnation particulièrement ferme de la loi hongroise qu’elle a fait signer la semaine dernière aux Pays-Bas et au Luxembourg – dont le Premier ministre est ouvertement gay – et que douze autres pays ont endossé mardi, en marge d’une réunion des ministres des Affaires européennes (Allemagne, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Irlande, Italie, Lituanie, Lettonie et Suède), rejointes mercredi par l’Italie et la Grèce, ainsi que l’Autriche. «Cette liste n’est pas close et il ne faut pas, pour l’instant, tirer la moindre conclusion du nombre de signataires», soulign