Quatre-vingts ans après le débarquement des Alliés en Normandie, le 6 juin 1944, qui a marqué le début de la libération du Vieux Continent de la barbarie nazie, et trente-trois ans après l’effondrement de l’empire totalitaire soviétique, le 26 décembre 1991, l’Europe est de nouveau confrontée à une menace existentielle, celle que représente la Russie de Vladimir Poutine.
Or, la guerre en Ukraine a révélé son incroyable faiblesse militaire : en se montrant incapable d’aider massivement l’un de ses voisins agressé par un reste d’Empire nostalgique, elle a exposé la déliquescence de ses armées qui la rend inapte à assurer sa propre défense sans l’aide des Etats-Unis. En un mot, l’Europe a réalisé qu’elle était devenue une grande Suisse pacifiste et commerçante qui s’est persuadée que la guerre était définitivement derrière elle.
Emmanuel Macron dans son discours de la Sorbonne, prononcé le 25 avril, a mis en garde : «Notre Europe, aujourd’hui, est mortelle. Elle peut mourir. Elle peut mourir, et cela dépend uniquement de nos choix. Mais ces choix sont à faire maintenant. Parce que c’est aujourd’hui que se joue la question de la paix et de la guerre sur notre continent et de notre capacité à assurer notre sécurité ou pas.» L’UE se remet donc en ordre de bataille après trente-cinq ans de désarmement unilatéral, un mouvement jugé par le chef de l’Etat «trop lent, pas assez ambitieux» face à «l’encerclement» qui la menace.
L'édito
Pourtant, jusqu’au début des années 90, l