Menu
Libération
Chez nos voisins

«L’Europe risque l’infarctus» : en Allemagne, la peur bleue d’une France aux mains du RN

Article réservé aux abonnés
Les Allemands n’ont jamais été aussi inquiets de la situation politique de la France. Pour Berlin, le scrutin de dimanche décidera de l’avenir du «couple franco-allemand» et de l’Europe.
Le chancelier, Olaf Scholz, au Bundestag le 4 juillet 2024. (Liesa Johannssen/Reuters)
par Christophe Bourdoiseau, correspondant à Berlin
publié le 4 juillet 2024 à 16h47

«Les extrémistes de droite en France veulent couper le courant aux Allemands !» Même le très sérieux Der Spiegel se prend à dessiner des scénarios catastrophes après le 7 juillet. Le magazine de Hambourg a retrouvé des déclarations de Jordan Bardella sur BFM TV en juin où il annonçait vouloir libérer le pays des régularisations européennes et obtenir une dérogation pour réintroduire un «prix français de l’électricité».

Le choc du vote RN est profond en Allemagne. «Si ce n’était que le football qui nous préoccupait et la rencontre de l’Allemagne avec l’Espagne [vendredi], les discussions seraient tellement plus faciles», a ironisé devant la presse étrangère l’homologue d’Emmanuel Macron, Frank-Walter Steinmeier, un président sans pouvoir mais qui joue un rôle de conscience nationale. «Il n’a jamais été aussi difficile et essentiel de se battre en ce moment pour l’Europe», a-t-il ajouté.

Le chancelier est sorti lui aussi de son silence, mardi, à l’issue d’une réunion interne de son parti (SPD) consacrée aux résultats des élections européennes qui ont confirmé, en Allemagne aussi, le déclin de la social-démocratie et l’ascension vers le pouvoir de l’extrême droite. Olaf Scholz,