Dans la nuit de samedi 11 à dimanche 12 mai, nombreux ont dû être les téléspectatrices et téléspectateurs à rechercher la définition de «non-binaire» sur Internet. Résultat : c’est le droit de ne pas se reconnaître comme strictement femme ou strictement homme. Nemo Mettler, 24 ans, qui a brillamment remporté le concours Eurovision à Malmö (Suède), a relégué au second plan les controverses de ces derniers mois sur la participation d’Israël. L’artiste suisse est non-binaire, c’est même le thème de sa chanson The Code, inspirée par la prise de conscience de son identité de genre. «J’ai brisé le code» signifie qu’iel (pronom personnel neutre, le seul utilisable ici) a dépassé la binarité des systèmes informatiques, composés de suites de 0 et 1, similaire à celle d’une identité humaine qui se limiterait à deux possibilités : le féminin et le masculin. Ou l’hétérosexuel et l’homosexuel.
The Code est donc une véritable chanson engagée, un manifeste politique, aux antipodes de ce qu’on a souvent reproché au concours créé en 1956 : un défilé de refrains mièvres, de bluettes édulcorées et de sourires factic