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Louer des places de prison à l’étranger : en Belgique, «un échec à tous points de vue»

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Pour lutter contre la surpopulation carcérale, Emmanuel Macron s’est dit ouvert à la location de places de prison à l’étranger, mardi 13 mai. Une expérience déjà tentée en Belgique dans les années 2010, et rapidement qualifiée de fiasco par les acteurs du monde judiciaire.
Une cellule de la prison de Tilburg, aux Pays-Bas. (Marco de Swart/AFP)
par Clara Grégoire, Correspondance à Bruxelles (Belgique)
publié le 19 mai 2025 à 8h00

Interrogé par le maire de Béziers, le président français se montre ferme : «Oui, on louera, si besoin» des places de prison à l’étranger. «Il n’y a pas de tabou là-dessus», balaie Emmanuel Macron en hochant la tête, sur le plateau de TF1 mardi 13 mai. Une déclaration déroutante, qui laisse de nombreuses questions en suspens. Mais si l’idée suscite des inquiétudes, elle est pourtant loin d’être nouvelle. Quinze ans plus tôt, la Belgique avait déjà sauté le pas, devenant le premier Etat de l’Union européenne à envoyer ses détenus vers un pays tiers.

A l’époque, la densité carcérale dépasse 120 % dans le royaume. Pour désengorger ses établissements, la Belgique décide de louer une prison entière située à Tilburg, dans le sud des Pays-Bas. L’objectif : y transférer «temporairement» 650 détenus, qui seront soumis à la loi belge, mais avec des gardiens néerlandais. Début 2010, le ministre de la Justice de l’époque se voit officiellement remettre les c