Dans un entretien à Libération en février, l’opposant russe Vladimir Milov, exilé en Lituanie, exhortait les Européens à «réduire le plus possible les recettes d’exportations» du Kremlin en sanctionnant notamment les diamants russes. A l’instar du secteur du nucléaire ou du gaz naturel liquéfié, non sanctionnés par les puissances occidentales, les diamants sont une source de revenus importante pour Moscou, estimés entre 3 et 5 milliards de dollars par an.
«Cet argent est une bouée de sauvetage, en termes de devises, pour le Kremlin, insistait l’économiste. C’est surtout l’argent du sang : il finance directement l’industrie militaire russe, qui l’utilise pour apporter la mort et la destruction au peuple d’Ukraine.» Après des mois de tergiversations, l’Union européenne s’apprêterait enfin à sanctionner ces «blood diamonds». Emboîtant le pas aux Etats-Unis, et permettant au G7 d’avoir une approche cohérente et globale. Et aux sanctions d’être, peut-être, plus efficaces.
La Russie, premier exportateur mondial de diamants
Dès le lendemain de l’invasion russe, au printemps 2022, les Etats-Unis, plus grand marché mondial de diamants finis, interdisent l’importation de diamants bruts en provenance de Russie. Le département du Trésor impose également des s