Neuf personnes, dont une infirmière, ont été tuées dans une double frappe russe visant un hôpital, dans la région de Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine, a annoncé samedi 28 septembre le ministère ukrainien de l’Intérieur. «A Soumy, les Russes ont frappé à deux reprises un établissement médical : à l’heure qu’il est, six personnes ont été tuées», avait indiqué le ministre de l’Intérieur Igor Klymenko sur Telegram. Dans l’après-midi, l’administration régionale a réévalué le bilan «alourdi : il est dorénavant établi que neuf personnes ont été tuées.»

La première attaque a «tué une personne» et endommagé plusieurs étages d’un hôpital, ce qui a entraîné son évacuation, a indiqué Igor Klymenko. Alors que les secouristes et la police étaient arrivés sur place, «l’ennemi a de nouveau frappé durant l’évacuation de patients». La police ukrainienne nationale, qui compte un mort et un blessé dans ces bombardements, a évoqué «une attaque cynique» sur son compte Telegram.

La Russie, qui a frappé à l’aide de «drones [explosifs] Shahed […] fait la guerre aux hôpitaux, aux infrastructures civiles et à la vie des gens. Seule la force peut contraindre la Russie à la paix», a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. «La paix par la force est la seule bonne voie.» Soumy est la ville principale d’une région frontalière avec la Russie qui porte le même nom. Les autorités régionales ont précisé sur Telegram que les deux frappes russes ont été perpétrées avec des drones Shahed. La seconde attaque a frappé également une zone résidentielle.

Depuis la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU samedi 28 septembre, à la place du président Vladimir Poutine – celui-ci ne s’est pas rendu à New York depuis des années –, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a de nouveau mis en garde les Etats européens contre toute confrontation avec Moscou s’ils poursuivaient leur «aventure suicidaire» aux côtés de l’Ukraine : l’Occident «espère défaire la Russie en se servant du régime néo-nazi et illégitime de Kyiv, mais il prépare d’ores et déjà l’Europe à se jeter dans une aventure suicidaire», a-t-il menacé. Comme le fait régulièrement Poutine, Lavrov a évoqué «l’idée insensée et dangereuse de se battre jusqu’à la victoire contre une puissance nucléaire». Le chef de la diplomatie russe a aussi averti contre l’éventuelle entrée de l’Ukraine «au sein de l’Otan».

La Russie a annoncé dimanche 29 septembre avoir abattu 125 drones ukrainiens au cours de la nuit, dont 67 dans la seule région occidentale de Volgograd, à quelques centaines de kilomètres de l’Ukraine : «Au cours de la nuit […] 125 drones ukrainiens ont été détruits et interceptés par les défenses aériennes», a indiqué sur Telegram le ministère russe de la Défense. Le gouverneur de Volgograd Andrey Bocharov a déclaré sur Telegram qu’il n’y avait ni victimes ni dégâts. La Russie annonce quasi quotidiennement avoir détruit des drones ukrainiens lancés contre son territoire. De son côté, Kyiv dit mener ces frappes en réponse aux bombardements russes qui endeuillent l’Ukraine depuis plus de deux ans, et viser en priorité des cibles militaires et industrielles.

Au moins 13 personnes ont été blessées dimanche 29 septembre dans une série de bombardements russes sur Zaporijia, dans le sud de l’Ukraine, ont annoncé les services de secours ukrainiens. Selon eux, la capitale régionale a été pilonnée par plusieurs «frappes aériennes massives» à l’aube et «un immeuble et six maisons situés dans différents quartiers de la ville ont subi d’importantes destructions». Les services précisent que 42 secouristes ont été dépêchés sur place pour venir en aide à d’éventuelles personnes coincées sous les décombres. Une femme a notamment été sortie des décombres et transportée à l’hôpital. L’une des gares de Zaporijia a également été «endommagée», sans faire de victimes, d’après la compagnie publique des chemins de fer Ukrzaliznytsia.

Le gouverneur régional, Ivan Fedorov, indique que l’armée russe a frappé la ville de Zaporijia à dix reprises, détruisant notamment «un immeuble de plusieurs étages et des maisons». De son côté, le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, a dénoncé sur les réseaux sociaux une nouvelle attaque russe visant à «terroriser» la population civile. Il a par ailleurs de nouveau exhorté les alliés occidentaux de Kyiv à fournir «davantage d’armes» pour intercepter les tirs venant de Russie et à imposer des sanctions économiques efficaces contre «le complexe militaro-industriel» russe, de façon à faire plus pression sur Moscou.

Mise à jour samedi 28 septembre à 18h10 avec le nouveau bilan de la frappe contre un hôpital ; dimanche 29 septembre à 16h19, ajout des autres actualités du week-end liées au conflit.