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Guerre

L’Ukraine annonce l’échange de prisonniers avec la Russie pour la «semaine prochaine»

L’échange, programmé pour ce week-end, était le seul résultat concret des pourparlers directs russo-ukrainiens menés en Turquie lundi.
Après une frappe à Kharkiv, le 7 juin. (Sofiia Gatilova/Reuters)
publié le 8 juin 2025 à 15h46
(mis à jour le 8 juin 2025 à 19h53)

L’Ukraine a annoncé ce dimanche 8 juin que l’échange avec la Russie de prisonniers et de corps de soldats tués qui devait se tenir ce week-end aurait lieu «la semaine prochaine», après que Moscou et Kyiv se sont accusés de retarder le processus. «Le début des opérations de rapatriement, selon les résultats des négociations d’Istanbul, est prévu pour la semaine prochaine […] Tout se déroule comme prévu», a déclaré le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov, accusant Moscou de «jeu informationnel déloyal».

Samedi, le négociateur en chef russe, Vladimir Medinski, affirmait que «la partie ukrainienne a reporté de manière inattendue la réception des corps» de soldats tués «et l’échange de prisonniers de guerre à une date indéterminée». Cet échange programmé pour ce week-end selon Moscou et Kyiv était le seul résultat concret des pourparlers directs russo-ukrainiens en Turquie lundi.

Les deux parties avaient alors convenu de libérer tous les prisonniers de guerre grièvement blessés ou malades, ainsi que ceux âgés de moins de 25 ans, ce qui aurait fait de cet échange le plus important de la guerre après un précédent ayant concerné mille personnes de chaque côté en mai. A l’issue des négociations d’Istanbul, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait assuré qu’il aurait lieu ce week-end et la Russie avait dit être prête pour samedi, dimanche ou lundi.

Offensive dans la région de Dnipropetrovsk

Samedi, Moscou a affirmé avoir transmis une liste à l’Ukraine qui, selon elle, ne «correspond pas» aux termes de l’accord. Concernant les dépouilles, le négociateur russe Medinski a appelé Kyiv à «récupérer les corps de 6 000 soldats» ukrainiens, dont «1 212 sont déjà sur le lieu d’échange». L’Ukraine a répliqué qu’aucune «date n’avait encore été fixée».

Ces accusations interviennent après d’importantes frappes russes nocturnes sur l’Ukraine, après la promesse de Moscou d’une «riposte» à la destruction d’une partie de sa flotte de combat aérienne dimanche dernier. Celles-ci se sont poursuivies en journée samedi, faisant au total dix morts sur le territoire ukrainien. A Kharkiv, deuxième plus grande ville d’Ukraine et particulièrement visée, 4 personnes ont péri et au moins 22 ont été blessées, d’après les autorités régionales.

Ce dimanche, l’armée russe a annoncé mener une offensive dans la région ukrainienne de Dnipropetrovsk, bordant celle de Donetsk, une première en plus de trois ans de conflit. L’entrée de l’armée russe dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est), non confirmée par l’Ukraine, marquerait un nouveau revers symbolique pour des forces ukrainiennes, en difficulté sur le front faute d’hommes et d’armements.

Dans la soirée ce dimanche, Zelensky a de nouveau fustigé la Russie : «La partie russe, comme d’habitude, essaie de jouer un jeu sale et politique», a-t-il déclaré dans son discours du soir, ajoutant que si Moscou ne respectait pas l’accord, cela «jetterait un grand doute» sur les efforts diplomatiques visant à mettre un terme à une guerre qui dure depuis plus de trois ans.

Mise à jour à 19 h 53 avec la déclaration du soir de Zelensky.