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L’Ukraine et la Russie s’accusent de poursuivre les attaques malgré la trêve de Pâques

Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Moscou et Kyiv s’accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu proposé par Vladimir Poutine samedi à l’occasion du week-end pascal.
Le président Poutine le 19 avril à Moscou. (Vyacheslav Prokofyev/AFP)
publié le 20 avril 2025 à 18h44
(mis à jour le 20 avril 2025 à 21h01)

L’Ukraine et la Russie se sont mutuellement accusées dimanche 20 avril de poursuivre leurs attaques, malgré la trêve de 30 heures pour Pâques annoncée la veille par Vladimir Poutine et acceptée par son homologue Volodymyr Zelensky. Des accusations qui démontrent les difficultés à imposer une cessation, même courte, des hostilités entre les deux pays, plus de trois ans après le début de l’invasion par la Russie, qui occupe aujourd’hui environ 20 % de l’Ukraine.

Côté russe, le ministère de la Défense a rapporté des tentatives infructueuses de l’armée ukrainienne d’«attaquer les positions russes» dans les secteurs de Soukha Balka et de Bagatyr dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine. Les autorités russes ont aussi signalé des actions militaires ukrainiennes contre les régions russes frontalières de Briansk, Koursk et Belgorod, dans lesquelles «des civils ont été tués ou blessés». Au total, Moscou a accusé Kyiv d’avoir bombardé les positions russes 444 fois à l’aide de l’artillerie et à 900 reprises avec des drones, au cours de la nuit de samedi à dimanche.

Côté ukrainien, Volodymyr Zelensky a accusé Moscou d’avoir «violé le cessez-le-feu décrété par Poutine plus de 2 000 fois». Il a toutefois noté qu’il n’y avait «pas eu d’alerte au raid aérien aujourd’hui». Plus tôt dans la journée, il avait signalé des «opérations russes» dans les secteurs de Pokrovsk et de Siversk, sur le front oriental, reprochant à l’armée russe de «continuer d’utiliser des armes lourdes». Et fait état de 46 assauts russes et 901 attaques. Le chef de l’Etat ukrainien a aussi une nouvelle fois proposé d’instaurer un «cessez-le-feu complet, inconditionnel et équitable pouvant durer au moins 30 jours». Une journaliste de l’AFP à Kramatorsk, près des lieux des combats dans l’est de l’Ukraine, a entendu des explosions dimanche mais le front semblait plus calme qu’à l’ordinaire, aucune fumée ne s’étant élevée à l’horizon.

«Impression d’un cessez-le-feu»

«L’activité de l’ennemi a considérablement diminué dans les régions de Zaporijia [sud] et de Kharkiv [nord-est] où nous opérons en permanence», a témoigné un commandant d’une unité de drones ukrainienne sous couvert d’anonymat, n’évoquant que des «incidents isolés». Serguiï, un officier ukrainien dans la région de Soumy (nord-est), a estimé que la nuit et la journée de dimanche avaient été «calmes» par rapport à ce qui se passe habituellement : «L’artillerie [russe] ne tire pas». «Dans l’ensemble, le matin de Pâques, nous pouvons affirmer que l’armée russe tente de donner l’impression générale d’un cessez-le-feu, tout en poursuivant dans certaines régions des tentatives isolées d’avancer et d’infliger des pertes à l’Ukraine», a écrit Zelensky, citant un rapport du commandant en chef de l’armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky.

Vladimir Poutine avait ordonné samedi aux soldats russes d’interrompre les hostilités jusqu’à minuit (21 heures en France) dans la nuit de dimanche à lundi à l’occasion de Pâques, l’une des fêtes les plus importantes du calendrier chrétien. Volodymyr Zelensky avait accepté le principe de cette trêve mais les deux présidents ont donné l’ordre de répliquer à toute violation par l’autre camp du cessez-le-feu.

Mise à jour à 21 heures avec les dernières déclarations de Volodymyr Zelensky