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Libération
Contre-offensive

L’Ukraine revendique des avancées significatives sur la rive gauche du Dniepr

Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
L’armée ukrainienne affirme avoir repoussé les troupes russes de 3 à 8 km selon les endroits, sur la rive gauche du Dniepr occupée par Moscou, autour de la ville de Kherson.
Deux soldats ukrainiens sur le Dniepr, près de Kherson, dimanche 15 octobre 2023. (Mstyslav Chernov/AP)
publié le 19 novembre 2023 à 12h28

L’avancée est relativement significative pour l’armée ukrainienne, alors que le front dans le conflit avec la Russie est plutôt figé depuis des semaines. Sur la rive gauche du Dniepr, occupée par les Russes, les troupes ukrainiennes ont repoussé l’ennemi en profondeur, sur une distance de «3 à 8 km», a affirmé dimanche à la télévision Natalia Goumeniouk, une porte-parole de l’armée ukrainienne. «Les chiffres préliminaires varient de 3 à 8 km, en fonction des spécificités, de la géographie et de la topographie de la rive gauche», a-t-elle déclaré.

Si cette avancée se confirmait, ce serait la plus grosse poussée de l’armée ukrainienne face aux Russes depuis plusieurs mois. Mais la porte-parole n’a pas confirmé si l’armée ukrainienne avait pris totalement le contrôle de cette zone de la région de Kherson (Sud). «L’ennemi poursuit ses tirs d’artillerie sur la rive droite», a-t-elle détaillé, estimant le nombre de soldats russes présents dans cette zone à «plusieurs dizaines de milliers».

Lancée en juin, la contre-offensive annoncée par Kyiv ne s’est pas concrétisée et, si l’armée ukrainienne n’a pas beaucoup reculé, ses avancées se sont limitées à la reprise d’une poignée de villages dans le Sud et l’Est. Mais, à l’approche de l’hiver, les batailles sur le front semblent se renforcer. Vendredi, Kyiv avait indiqué avoir pris des positions sur la rive gauche du Dniepr, tout en faisant état de «violents combats» et d’une «forte résistance» russe.

Le dernier succès d’importance revendiqué par l’Ukraine dans sa contre-offensive avait été la reprise du village du Robotyné en août, dans la région méridionale de Zaporijia.

Si elle était confirmée, la prise de position en profondeur sur la rive gauche du Dniepr pourrait permettre un assaut plus important dans le Sud. Mais pour cela, l’Ukraine doit réussir à déployer son armée dans cette zone difficile d’accès, sablonneuse et marécageuse. Dans cette zone du Sud de l’Ukraine, le Dniepr fait office de ligne de front depuis que l’armée russe s’est retirée de la ville de Kherson, en novembre 2022.

En parallèle, les attaques de drones explosifs, signatures de la guerre en Ukraine, se sont multipliées ces derniers jours. Dans la nuit de samedi à dimanche, Kyiv et Moscou ont été visées par des attaques adverses de ces petits engins, qui ont toutefois été en grande partie interceptés par les défenses antiaériennes et n’ont pas fait de victimes, selon les autorités respectives.

Plus grande attaque nocturne

Kyiv a notamment été la cible, pour la deuxième nuit d’affilée, d’un barrage de drones explosifs lancés par l’armée russe, de fabrication iranienne «Shahed», selon les autorités militaires locales, qui ont fait état d’«une intensification» des attaques sur la capitale ukrainienne. Au total, «15 des 20 drones ennemis ont été détruits», a affirmé dimanche dans un communiqué l’état-major ukrainien. La veille, l’armée de l’air ukrainienne avait affirmé avoir abattu 29 drones sur les 38 «Shahed» lancés par les forces russes sur l’ensemble du territoire dans la plus grande attaque nocturne de drones depuis fin septembre.

Samedi soir, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait dit s’attendre à ce que la Russie augmente ses frappes contre le système énergétique ukrainien, dans le but de paralyser l’approvisionnement en chauffage et en électricité du pays. «Plus nous approchons de l’hiver, plus les Russes tenteront de rendre leurs frappes plus puissantes», a-t-il mis en garde, appelant son armée à être «efficace à 100 %, malgré toutes les difficultés, malgré la fatigue».