Liam O’Hanna, l’un des membres du groupe de rap nord-irlandais Kneecap, a été inculpé pour offense terroriste après avoir brandi, lors d’un concert à Londres, un drapeau du Hezbollah. Cette annonce a été faite par la police londonienne mercredi dans la soirée.
Lors d’un concert au O2 Forum à Londres en novembre dernier, le chanteur avait «brandi […] un drapeau, d’une manière ou dans des circonstances qui font raisonnablement soupçonner qu’il est un partisan d’une organisation interdite, à savoir le Hezbollah», un délit inscrit dans la loi sur le terrorisme de 2000, a détaillé la police dans un communiqué. Le Hezbollah, formation libanaise pro iranienne, est considéré comme un groupe terroriste au Royaume-Uni. Liam O’Hanna, dont le nom de scène est Mo Chara au sein de Kneecap, devra alors comparaître le 18 juin devant un tribunal de Londres.
Ce jeudi 22 mai, le groupe a démenti tout soutien au Hezbollah. «Nous nions cette infraction et nous nous défendrons avec véhémence», s’est défendu le trio nord-irlandais dans un communiqué, avant d’annoncer sur ses réseaux sociaux un concert surprise jeudi soir au 100 Club, un lieu de concert mythique à Londres. «14 000 bébés sont sur le point de mourir de faim à Gaza (...) et encore une fois, l’establishment britannique se concentre sur nous», a aussi dénoncé le groupe, fustigeant une «police politique».
Un groupe au cœur d’un scandale
Depuis son passage au festival américain Coachella, le 11 avril dernier, au cours duquel le groupe avait porté un message pro-Gaza, Kneecap est sous le feu des critiques. Avec des conséquences en cascade : appels à l’annulation de leurs visas américains, menaces, intimidations et déprogrammation de leurs dates dans plusieurs salles et festivals.
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Depuis, des vidéos de plusieurs de leurs concerts sont également ressorties sur les réseaux sociaux, montrant par exemple un des membres du groupe semblant crier «Allez le Hamas !, Allez le Hezbollah !».
Début mai, la police antiterroriste a annoncé qu’elle enquêtait sur plusieurs vidéos, estimant «qu’il y avait suffisamment de raisons d’enquêter sur d’éventuelles infractions». Les rappeurs ont, eux, assuré «ne pas soutenir et n’avoir jamais soutenu le Hamas ou le Hezbollah». «Nous condamnons toutes les attaques contre les civils, toujours», ont-ils rétorqué sur les réseaux sociaux.
Mise à jour le jeudi 22 mai à 18 h 50 avec le démenti du groupe