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Billet

L’Union européenne et l’anglais : une bulle enfermée dans son «globish»

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Le monolinguisme accru des institutions européennes, qui utilisent presque uniquement l’anglais, illustre le fossé entre l’entité «Bruxelles», flottant toujours plus haut au-dessus des citoyens, et les Etats membres.
La présidente de la Commission, Ursula van der Leyen, au Parlement européen de Strasbourgn le 27 novembre. (Jean-Francois Badias/AP)
par Jean Quatremer, Correspondant européen
publié le 2 décembre 2024 à 15h56

La polémique autour du traité de libre-échange avec le Mercosur, qui enflamme la France, souligne à quel point la parole politique européenne a disparu. Le débat a uniquement lieu entre les acteurs nationaux sans qu’aucun responsable communautaire n’intervienne. Lorsque le gouvernement défend une décision prise à Bruxelles, cela peut passer inaperçu, puisqu’il y a justement débat. Mais lorsque ce n’est pas le cas, comme c’est le cas avec le Mercosur où toute la classe politique est sur la même longueur d’onde, personne n’est là pour apporter la contradiction ou au moins préciser les faits. L’effet auprès de l’opinion publique est dévastateur, puisque cela renforce le sentiment qu’une entité étrangère sur laquelle elle n’a aucune prise directe peut lui imposer une politique dont elle ne veut pas…

Comment expliquer ce fossé entre «Bruxelles» et les Etats membres ? Certes, aucun gouvernement n’aime que les institutions communautaires interfèrent dans le débat national. Mais ce qui se passe va bien au-delà. Jamais la «bulle bruxelloise» n’a mieux mérité son nom, celle-ci