Le mot n’est pas passé inaperçu à Bruxelles : Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, a félicité Donald Trump pour sa réélection, ce qui est diplomatiquement inévitable, mais elle a ajouté un curieux «chaleureusement». «Ce n’était pas forcément adroit de montrer un tel enthousiasme», juge, pincé, un diplomate, car ce sentiment est loin d’être partagé par la grande majorité des Etats membres, le nouveau président américain représentant une menace existentielle pour l’Union européenne qu’il a érigée, lors de son premier mandat, en «ennemi» des Etats-Unis et dont il n’est plus prêt à assumer la défense au sein de l’Otan.
Tôt, mercredi matin, les représentants permanents (ambassadeurs) des vingt-sept Etats membres auprès de l’Union ont analysé autour d’un petit-déjeuner les conséquences pour l’Europe du retour de Trump. Jeudi soir, à Budapest, ce sera au tour des chefs d’Etat et de gouvernement d’y consacrer leur dîner. Tous les ambassadeurs ont souligné que Trump était bien mieux préparé à l’exercice du pouvoir qu’en 2016 et qu’il prendra donc rapidement le contrôle de l’Etat fédéral, d’autant que sa légitimité électorale est cette fois très forte.
«Ça va être brutal et rapide, tout le monde en convient»
Tous les pays, sauf la Hongrie, ont une claire conscience des menaces sécuritaires, géopolit