Un long tube de métal brillant glisse en silence à un mètre du sol, guidé en douceur par un ouvrier, ses deux tonnes suspendues par des sangles au plafond de l’atelier. A l’usine KNDS de Bourges (ex-Nexter), le canon est roi depuis Napoléon III. C’est dans la dernière canonnière de France, dont 90 % de la production part en Ukraine, que François Bayrou a choisi de clôturer, ce vendredi 21 mars, une intense séquence gouvernementale et présidentielle consacrée au soutien de l’industrie de défense : réception des industriels à l’Elysée, entretien du Premier ministre avec la présidente de la Banque européenne d’investissement, rencontre du ministre des Armées avec des investisseurs publics et privés, sans oublier une réunion à Bercy entre financiers et entreprises du secteur. «Nous sommes à un incroyable moment de bascule. Depuis des décennies, l’effort s’est porté sur la qualité. On a ici un armement parmi les meilleurs du monde. Maintenant, il faut trouver la capacité de produire plus avec une qualité équivalente, tout en pensant aux armements du futur», enjoint le Premier ministre, en déplacement ce vendredi.

Au coin d’une allée, un trou d’une centaine de mètres carrés, profond de plusieurs mètres, se prépare à accueillir une nouvelle machine. Un peu plus loin, une autre, venue d’Italie, d’une valeur de 2,5 mill