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Libération
Guerre en Ukraine

A Kyiv, Macron en visite avec un train de retard

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Au 113e jour de conflit, le président français s’est enfin résolu à se rendre dans la capitale ukrainienne à bord d’un convoi spécial, accompagné du chancelier allemand Olaf Scholz et du chef du gouvernement italien Mario Draghi pour évoquer, outre le soutien militaire, la demande de l’Ukraine de rejoindre l’Union européenne. Récit.
Le président du Conseil des ministres italien, Mario Draghi (à gauche), le président Emmanuel Macron et le chancelier allemand, Olaf Scholz (à droite), dans un train pour Kyiv, jeudi. (Ludovic Marin/POOL/AFP)
par Nelly Didelot et Théophile Simon, envoyé spécial à Kyiv
publié le 16 juin 2022 à 21h09

«Le devoir de la France, c’était de venir en disant : “Nous sommes là, à vos côtés, respectueux, admiratifs de votre courage, nous apportons une aide financière, humanitaire, et militaire”.» C’est par ces mots qu’Emmanuel Macron a conclu, dans un entretien au 20 heures de TF1, une visite à Kyiv, «le devoir de la France» donc, attendue depuis quatre mois.

C’est une photo publiée dans la nuit de mercredi à jeudi qui sera venue achever le suspense : Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi, en bras de chemise, dans un wagon de train en direction de Kyiv, la capitale ukrainienne. A la descente du train, au petit matin, les visages sont aussi radieux que le soleil. Le coup est réussi : ils ne sont certes pas les premiers dignitaires étrangers à se rendre en Ukraine depuis le début de l’invasion russe, débutée il y a cent treize jours, mais la visite groupée de trois chefs d’Etats fondateurs de l’Union européenne donne au voyage une dimension symbolique inégalée. Les délégations s’engouffrent dans leurs convois respectifs en direction de l’hôtel Intercontinental de Kyiv, surplombant la place Mykhailivska où une dizaine de véhicules d’assaut russes désarticulés sont exposés en guise de trophée. La sécurité est sur les dents, une alarme antiaérienne retentit : l’Ukraine reste en état de guerre o