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Royaume-Uni

Maisons attaquées, bâtiments incendiés… L’Irlande du Nord en proie à une nouvelle flambée de violences racistes

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Depuis lundi, des émeutes ont éclaté chaque nuit dans des quartiers à majorité unioniste des villes nord-irlandaises, prenant pour cible les personnes immigrées après l’inculpation de deux adolescents pour tentative de viol.
A Ballymena, d'où sont parties les manifestations anti-immigration, le 11 juin. (Paul Faith /AFP)
par Juliette Démas, correspondante à Londres
publié le 12 juin 2025 à 17h44

En Irlande du Nord, la violence a parfois un aspect récréatif. Pour tromper l’ennui, des jeunes désœuvrés lancent des cailloux au-dessus des murs de séparation, ou se provoquent à la frontière des quartiers catholiques et protestants. Certaines dates et fêtes traditionnelles attisent les tensions, et voient les villes se vider de l’une ou de l’autre des deux communautés. L’arrivée des beaux jours, quand le soleil de juin ne se couche pas avant 22 heures, nourrit en général l’agitation et les heurts.

Dans ce calendrier somme toute bien réglé, il arrive que la situation dégénère. La province britannique combine un manque d’investissements, un fort taux d’inactivité et un déficit d’opportunités, tandis que son gouvernement local bute constamment sur des questions ethniques. Elle reste divisée, hérissée de murs et de codes implicites qui font perdurer une ségrégation de fait. Mais cette semaine, des démonstrations de violence ont pris un tournant bien plus sinistre qu’à l’accoutumée, en changeant radicalement de cible.

Lundi 9 juin, deux adolescents passaient devant la justice à Ballymena, ville aux trois quarts unioniste (communa