Peut-on réguler l’un des marchés les plus opaques de la planète lorsque le nombre d’Etats qui y ont recours ne cesse d’augmenter, les pays restants n’aspirant d’évidence qu’à faire de même ? A l’été 2021, les révélations d’un consortium international de médias sur la clientèle, fournie, et les victimes, très nombreuses, du logiciel espion Pegasus avaient remis en pleine lumière les ravages de la diffusion toujours plus large des moyens d’intrusion numérique, régulièrement utilisés par des régimes autoritaires à l’encontre de militants des droits humains. En France, des traces de ce redoutable outil de surveillance ont été détectées dans les téléphones portables de journalistes, mais aussi de six ministres, et le numéro d’Emmanuel Macron est apparu dans une liste de cibles potentielles ; les éléments recueillis par le Monde pointaient vers le Maroc, qui a nié toute responsabilité. Ce n’est certes pas un hasard si, trois ans et demi plus tard, la France est à l’initiative, avec le Royaume-Uni, d’une déclaration intitulée «Lutter contre la prolifération et l’usage irresponsable des capacités d’intrusion cyber disponibles sur le marché», rendue publique mardi 6 février
Espionnage
Malgré les scandales d’espionnage, l’introuvable régulation des outils de piratage informatique
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Devant les locaux de NSO, la start-up israélienne qui a conçu Pegasus. (Amir Levy /AFP)
par Amaelle Guiton
publié le 7 février 2024 à 15h29
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