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Coronavirus

Malgré une hausse des cas de Covid, la Slovaquie rouvre partiellement ses commerces avant Noël

Alors que le pays, confiné depuis le 25 novembre, présente le plus haut taux d’infections au monde, le gouvernement a décidé d’assouplir les restrictions avant les fêtes face au mécontentement de sa population.
A Bratislava, le 25 novembre. (Vladimir Simicek/AFP)
par Geoffrey Desvaux
publié le 12 décembre 2021 à 14h37

La Slovaquie a autorisé la réouverture de certains commerces aux vaccinés et aux personnes guéries du Covid, en dépit de la hausse des cas. Le ministre de la Santé Vladimír Lengvarsky l’a concédé : «L’ouverture des magasins est une mesure relativement risquée d’un point de vue épidémiologique, mais c’est pour apaiser les gens.» Tout en affirmant que si «la situation épidémique reste très sérieuse, nous la maîtrisons». Confinée partiellement depuis le 25 novembre, la Slovaquie enregistre actuellement le plus fort taux d’infections au monde, avec 1 100 cas pour 100 000 habitants sur ces sept derniers jours. Face au mécontentement du public à l’approche des fêtes de Noël, le gouvernement a donc décidé d’assouplir les règles anti-Covid : magasins, coiffeurs, églises, stations de ski et salles de sport peuvent rouvrir. La décision n’est cependant pas figée : «La semaine prochaine, le gouvernement discutera de la situation dans les hôpitaux et il est possible que les mesures changent», a précisé la porte-parole du gouvernement. Les restaurants restent fermés, mais peuvent continuer à vendre des plats à emporter.

Le pays comptabilise en moyenne 8 574 nouvelles contaminations chaque jour, selon un décompte de Reuters, et la campagne vaccinale stagne. Seuls 43,3 % des 5,4 millions d’habitants sont complètement vaccinés, selon la plateforme Our World in Data de l’université d’Oxford, l’un des taux de vaccination des plus bas de l’Union européenne. Pour inciter les plus vulnérables à se faire vacciner, le Parlement a accepté l’idée de donner 300 euros aux plus de 60 ans qui auront reçu leur 3e dose à partir de la mi-janvier. Ceux qui s’inscrivent pour leur première dose recevront 200 euros.

Le fiasco Spoutnik

En mars, le fiasco autour du vaccin russe avait mis à mal la stratégie vaccinale. Le Premier ministre Igor Matovic avait réceptionné 200 000 doses du Spoutnik V sans l’accord de sa coalition. Matovic expliquait qu’il «était juste d’acheter le vaccin russe car le Covid ne connaît pas la géopolitique». Deux jours plus tard, l’agence slovaque du médicament indiquait ne pas pouvoir donner son feu vert, car «les lots de vaccins utilisés dans les tests publiés dans The Lancet ne présentent pas les mêmes caractéristiques et propriétés que les lots importés en Slovaquie». Face au scandale, le Premier ministre avait été contraint de démissionner.

Et ce n’était pas le premier flop d’Igor Matovic. L’année dernière, il était à l’origine d’une campagne de dépistage massive – 3,6 millions de personnes testées sur deux jours. La quasi-totalité des 10-65 ans avait joué le jeu. Les négatifs gagnaient le droit de retourner aux terrasses des bars et des restaurants ; les positifs, et ceux qui n’avaient pas participé, devaient entamer une quarantaine de dix jours. Mais cette stratégie n’a pas porté ses fruits puisque le virus a continué de circuler massivement et que le rythme des vaccinations n’a pas accéléré. Selon Reuters, la Slovaquie a enregistré plus de 750 000 cas de contaminations et plus de 15 000 morts depuis le début de la crise sanitaire. Son voisin tchèque, qui signale 981 cas pour 100 000 habitants, a annoncé l’obligation vaccinale pour les plus de 60 ans à partir de mars.