Malgré la pluie et la grisaille, ils sont venus par dizaines de milliers, en famille, au cœur de la capitale pour «défendre la démocratie» et faire «barrage à l’extrême droite». Mais les visages sont sérieux, l’ambiance plutôt lourde devant le Reichstag, le siège de l’Assemblée fédérale (Bundestag). Quelques pancartes écrites à la main, quelques discours sans intérêt et surtout beaucoup d’inquiétudes. «Nous avons saisi qu’il y avait une vraie menace», lâche Mustafa, un étudiant de 26 ans issu de l’immigration comme 25 % des Allemands. Il manifeste pour la première fois de sa vie.
La montée de l’extrême droite dans les sondages l’inquiète depuis longtemps. «Ça fait peur, avoue-t-il. L’AfD [Alternativ für Deutschland, ndlr] joue avec l’émotion pour semer la haine. C’est dangereux. Je suis ici pour le dire.» Son amie Merle, âgée de 20 ans, insiste sur la nécessaire prise de conscience d’une partie de la population de la menace de l’extrême droite. «Beaucoup de jeunes de mon âge ne s’informent pas sur les projets de l’AfD», dit-elle. «Parmi mes amis issus de l’immigration, beaucoup ne savent pas ce que pourrait signifier une prise de pouvoir de l’AfD pour leur avenir en Allemagne», ajoute Mustafa.
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